suite de l'article du 29/07/2021
Réduire la question éolienne aux simples considérations paysagères, c'est, en plus de stigmatiser la France rurale en faisant croire qu'elle est peuplée de « châtelains » égoïstes ou de péquenauds arriérés, occulter tous les autres méfaits de l'éolien industriel, et ils sont nombreux :
- destruction de la biodiversité
- atteinte à la santé des habitants riverains et des cheptels
- dévalorisation de l'économie locale et du tourisme vert, perte d'attractivité du territoire
- dévaluation du patrimoine immobilier, atteinte aux sites et monuments
- tensions et suspicions dans nos villages, corruption, prises illégales d'intérêt
- etc.
Mais aussi, c'est occulter la question centrale de la transition énergétique qui, comme le disait la députée Marjolaine Meynier Millefert devant un parterre d'industriels éoliens "ne sert pas la transition écologique, c'est un mensonge !" C'est aussi ce qu'a démontré la commission parlementaire de 2019 présidée par Julien Aubert sur « l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique ».
au colloque FEE du 16/10/2019
Cette transition énergétique, comme l'a régulièrement souligné la Cour des Comptes, génère des coûts exorbitants supportés par les contribuables: des centaines de milliards d'euros ! Cela est dû au subventionnement de l'État aux entreprises privées d'éoliennes (4), la reconstruction des réseaux de transport pour accueillir des centaines de milliers de points de production éoliens ou photovoltaïques, la refacturation des services entre une pléthore d'entreprises, d'administrations, de commissions et de « comités Théodules » (5) en tous genres qui ont remplacé le service public régalien de l'électricité jusqu'alors monopole d' EDF (6)
Si l'enjeu de la transition énergétique était réellement la cause écologique et le réchauffement climatique, on ne s'attaquerait pas à nos moyens de production électriques (7) qui devront être de plus en plus abondants, fiables et pilotables, pour vouloir les remplacer par des systèmes aléatoires intermittents comme l'éolien, produisant peu, mitant tout le territoire, refusés par la majorité des français et obligés d'être soutenu par des centrales électriques pilotables à énergie fossile : Charbon, Gaz ou fioul. (8). le GIEC dans son rapport d'octobre 2018, observe d'ailleurs que le remplacement possible de la production électrique mondiale encore massivement carbonée (centrales à charbon) par des centrales nucléaires à très basse émission de CO2 (6g par Kwh pour le nucléaire contre 950g le Kwh pour le charbon et 350g le Kwh pour le gaz) concoure à limiter efficacement le réchauffement climatique. Il est donc absurde de faire l'inverse. Car toujours plus d'éolien, c'est toujours plus de centrales à énergie fossile; le stockage de l'électricité éolienne étant très coûteux, impossible à très grande échelle, et affublé d'un mauvais bilan carbone.
Non, la raison de la transition énergétique imposée en France découle tout simplement d'un rapport de force géopolitique en Europe qui consiste à ce que depuis des années, l'Allemagne et quelques uns des pays de sa zone d'influence refusent que la France soit à la fois indépendante et hégémonique grâce à son électricité essentiellement nucléaire.
L'Allemagne qui a raté sa transition énergétique en remplaçant ses centrales nucléaires par des centrales à charbon a dû échafauder, sur la poussée des verts allemands, une nouvelle doctrine énergétique fait d'éolien et de photovoltaïque. Par contamination dans les autres pays de l'UE et les différentes instances de gouvernance européenne, le modèle EnR est devenu le standard de référence en matière de production électrique qui s'est imposé d'autant plus facilement que peu de pays comme la France avait fait le choix massif de centrales nucléaires.
Depuis de nombreuses années chaque gouvernement et chaque chef d'État français a dû composer avec cette donnée politique : la réduction du parc nucléaire français étant souvent le fruit d'âpres marchandages qui tous visent le modèle français de service public tel qu'EDF, la SNCF, les TELECOM etc. versus le néo-libéralisme anglo-saxon qui préconise la libre concurrence à l'intérieur d'un marché unique européen dominé de fait par l'économie allemande. Cette doctrine néolibérale a engendré un foisonnement de lobbyistes et d'affairistes en tous genres dans toutes les sphères de décision européennes et nationales comme par exemple en France au sein du ministère de l'écologie.
Aujourd'hui, la politique énergétique allemande étant partout montrée du doigt comme la plus polluante d'Europe, la chancelière de Berlin ne pouvant se déjuger sur la question nucléaire et surveillée de près par le parti « die grünen », a fait le choix du gaz russe pour remplacer à terme ses centrales au lignite, son nucléaire démantelé et ses éoliennes défaillantes. Son projet politique est clair : faire de l'Allemagne un « hub gazier » à partir des gazoducs en provenance de Russie, et distribuer aux pays européens devenus dépendants des Énergies Renouvelables Intermittentes, la précieuse énergie gazière carbonée dont elle détiendrait les vannes.
Il est donc bien plus facile pour le Président de traiter le mécontentement éolien sous le prisme de l'atteinte aux paysages (9), que d'avouer que 30 années de quasi immobilisme dans notre politique énergétique, d'abandons dans la recherche et le développement, de petites lâchetés politiques et de pertes de savoir faire industriel, remettent aujourd'hui en cause notre avenir et notre indépendance et se traduiront pour les citoyens français par une raréfaction de l'offre d'électricité et une hausse constante de son coût.
Que va faire Emmanuel Macron ?
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vu dans une manif écolo source : 20 minutes |
Avoir le courage de dire NON et sauvegarder les intérêts fondamentaux de la France dont l'indépendance énergétique est le garant ?
(4) Alors que l'UE émet le plus souvent un veto quand il s'agit de sauver telle ou telle entreprise industrielle française et ses emplois, la commissaire à la concurrence Marghrete Vestager vient d'autoriser la France à verser aux entreprises d'Énergies Renouvelables (éoliennes et solaires principalement) 30,5 milliards de subventions … Encore un peu plus d'argent versé dans le tonneau des danaïdes de l'intermittence énergétique !
(5) Selon l'expression du général de Gaulle le 26/09/1963 fustigeant les officines inutiles entravant l'action de l'État à l'inverse de ce qui était essentiel pour lui : « ce qui est utile au peuple français ». Sous couvert d'organiser une pseudo libre concurrence imposée par Bruxelles, la France a développé une « usine à gaz » en fracturant le monopole d'EDF en de nombreuses entreprises, filiales, sous-traitantes, clientes, fournisseurs ou faux concurrents et quelques officines pour administrer le tout … Chacun prenant sa marge au passage … sur le dos du consommateur qui voit d'années en années sa facture d'électricité, ses impôts et taxes pour alimenter le système, augmenter sans cesse.
(6) L'étape ultime de la mise à terre du modèle électrique français voulue par l'UE, le projet « Hercule » qui prévoit le démantèlement d'EDF est loin de faire l'unanimité au sein du gouvernement. L'un de ses membres éminents, le ministre de l'économie Bruno le maire a encore déclaré en avril dernier : « Oublions Hercule et construisons ensemble le grand EDF...La fourniture d’électricité sera un des éléments clés de la lutte contre le changement climatique, de la baisse des émissions de CO2 et de l’indépendance des États. EDF est un atout majeur de notre indépendance nationale. EDF doit pouvoir réinvestir dans le nucléaire et se développer sur les énergies renouvelables à un rythme beaucoup plus rapide ». Le propos reste politiquement correct et dans la ligne du « en même temps » macronien, mais les choses sont dites quant à l'indépendance énergétique du pays, le nucléaire et son intérêt dans la lutte contre le changement climatique.
(7) La production électrique ne représente en France que 25 % de l'énergie totale consommée. Elle est historiquement décarbonée à plus de 90% grâce au nucléaire et à l'hydroélectricité. Les secteurs les plus émetteurs de CO2 sont, le transport, le bâtiment, le chauffage et l'industrie, forts consommateurs d'énergies fossiles.
(8) Dans un entretien du 28/07/21 sur BFM TV, le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, précisait que la décarbonation de ce secteur (bien plus émetteur de CO2 que notre production électrique presque entièrement décarbonée !) nécessiterait la multiplication par 18 des besoins en électricité à l'horizon 2050, soit, si on voulait satisfaire ces besoins avec les Énergies Renouvelables Intermittentes : 40 000 éoliennes terrestres, 4 000 éoliennes côtières, 200 000 hectares (20 fois la surface de Paris) de panneaux photovoltaïques ! Et le ministre de conclure : « Il n'y a pas de politique énergétique crédible pour remplir nos objectifs environnementaux sans un recours important au nucléaire » tout en en rappelant que le mix électrique allemand est 9 fois plus carboné qu'en France.
(9) On se demande alors pourquoi Emmanuel Macron a couvert son préfet du Var qui a autorisé les 22 éoliennes de Ste Victoire, alors que la Cour Administrative d'Appel de Marseille les avait déclaré illégales !
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https://www.youtube.com/watch?v=Vf9EbpzDvoY |
LE DOCUMENTAIRE
"ÉOLIENNES DU RÊVE AUX RÉALITÉS"
260 000 PERSONNES ONT DÉJÀ VU LE FILM !
14 experts et spécialistes de l'énergie dont d'anciens dirigeants d'EDF s'expriment
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