"La France a une chance quand on parle d'émission de gaz à effet de serre, c'est le nucléaire … Il faut un cap clair, celui que je donne ... accélérer le développement de l'éolien."
On savait le chef de l'État féru de théâtre. Il nous l'a encore démontré ce 27 juillet lors de son allocution à Papeete sur le nucléaire et les énergies renouvelables, telle qu'elle nous est rapportée par France Info.
Les déclarations du Président de la République sur le sujet sont devenues un grand classique dans la mise en scène de sa politique énergétique pour la France et on ne sait si l'acte II joué sur la scène polynesienne s'inspire plutôt de tartuffe que de Scapin.
Mais non, ce n'était qu'une fourberie, une de plus (1) sur le sujet car dès le mois d'avril suivant, le feu vert était donné à sa ministre Borne pour promulguer sa Programmation Pluriannuelle de l'Énergie et ses prévisibles conséquences catastrophiques à l'horizon d'à peine quelques décennies (2)
A Papeete, on peut se demander également si ce n'est pas à une nouvelle tartufferie à laquelle nous avons assisté : reconnaissant que le nucléaire est une chance pour la France et une vertu dans la difficile question des émissions de CO2, le premier personnage de l'État n'a pas pour autant annoncé la fin de l'expérience mortifère des éoliennes … sauf peut-être dans les Hauts de France où s'active l'un de ses plus sérieux concurrent à la présidentielle de 2022.
Confronté, comme son prédécesseur aux enjeux électoraux qui le forcent à opiner du chef aux discours sectaires des verts extrêmes qui ont maintenant gangréné toute la haute administration et jusqu'au ministère, le sans doute candidat à sa réélection est en train de perdre l'oreille de la ruralité qui vient encore de s'exprimer dans un sondage de l'hebdomadaire Le Point : 85 % des participants répondent NON à la question : « Faut-il installer davantage d'éoliennes en France ? »
Interrogé sur l'avenir énergétique de la France et le mix électrique, Monsieur Carenco s'est déclaré favorable à la privation d'électricité pour les citoyens opposés à l'éolien en déclarant :
Il s'agit de « la volonté d'un certain nombre de vivre entre soi sans tenir compte des besoins de notre pays. Moi je suis pour que ceux qui n'en veulent pas n'aient plus d'électricité, au moins c'est plus simple! »
Viendrait-il à l'idée de ce très haut fonctionnaire de réclamer qu'on prive d'électricité la minorité d'écolos bobos, farouches activistes antinucléaires, dont le Graal est le sabordage de la filière d'électricité nucléaire et ses 200 000 salariés ? (3)
Dans des pays de montagnes comme les nôtres, la « sortie » de Monsieur Carenco est particulièrement mal venue quand on se rappelle que nos grands anciens ont sacrifié leurs villages et parfois leurs vallées, pour construire de grands barrages (que d'aucuns voudraient privatiser) et qui aujourd'hui encore alimentent nos concitoyens urbains avec une électricité décarbonée, stable et pilotable !
Cette déclaration totalement inadmissible de la part d'un haut personnage de l'État n'est pas anodine. Elle est révélatrice de la tendance gouvernementale à contraindre plutôt qu'à convaincre les citoyens qui contestent le bien fondé de la politique menée. C'est particulièrement le cas au ministère de la transition écologique où l'on rue des quatre fers pour imposer l'envahissement de nos territoires ruraux par les éoliennes allemandes, danoises, espagnoles ou chinoises (voir nos articles des 22-06-21 et du 01-06-21) contre la volonté des habitants et de plus en plus souvent des élus locaux (voir les témoignages des maires ruraux sur le site vent des maires).
Considérant qu'il s'agit là d'une violation au devoir d'impartialité qui s'impose aux membres de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), et donc en premier lieu à son président, la Fédération Environnement Durable et la Fédération Vent de Colère (plus de 1 700 associations à elles deux) ont saisi la CRE afin d'engager à l'encontre de Monsieur Carenco la procédure de révocation prévue au règlement de l'autorité administrative.
Ce n'est pas la première fois que la CRE se signale par des manquements graves à ses obligations statutaires. Le 15 janvier 2021, elle avait fait l'objet d'un référé n°S2020-2201 de la Cour des Comptes au terme d'un contrôle s'ouvrant sur ce constat sans appel :"ce contrôle a révélé des risques liés à la latitude et à la marge d'interprétation laissés à cette autorité administrative indépendante."
Pourquoi Emmanuel Macron veut-il restreindre le débat sur l'éolien à la question des paysages ?
à lire dans le prochain article
(1) Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron n'a cessé de faire promulguer lois, décrets, arrêtés et circulaires visant à restreindre la possibilité pour les associations citoyennes d'ester en justice contre les projets éoliens, visant à déroger aux codes et règlements existants afin de faciliter l'installation des éoliennes, et à mettre les administrations et tous les rouages de l'État au service des promoteurs éoliens. La dernière circulaire aux préfets de Mme Pompili a fait l'objet d'une requête en Conseil d'État de la part de 5 fédérations nationales de défense de l'environnement.
(2) Le 15 janvier 2020, 7 fédérations nationales de défense de l'environnement ainsi que 18 fédérations régionales et collectifs ont déposé chez Madame Borne, alors ministre de l'Écologie une proposition de programme alternatif au projet de PPE 2019-2028, avec copie au 1er Ministre et au Président de la République. Aucune suite n'ayant été donné, un recours a été déposé en justice après promulgation du décret du 21 avril 2020.
(3) Pour compenser la production des 2 réacteurs de Fessenheim fermés sans aucune raison technique, il faut installer 2 000 éoliennes de 3 MW de puissance (180 à 200 mètres de haut) importées de l'étranger, souvent montées par des travailleurs déplacés de l'UE, et télé-maintenues !
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https://www.youtube.com/watch?v=Vf9EbpzDvoY |
LE DOCUMENTAIRE
"ÉOLIENNES DU RÊVE AUX RÉALITÉS"
260 000 PERSONNES ONT DÉJÀ VU LE FILM !
14 experts et spécialistes de l'énergie dont d'anciens dirigeants d'EDF s'expriment
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