Les sénateurs, qui on le rappelle représentent les territoires dans le bicamérisme républicain, ont voulu ainsi répondre à la préoccupation de la ruralité et des élus locaux face à l'installation autoritaire et anarchique des éoliennes industrielles.
Comme l'ont souligné des intervenants dans le débat au sénat, ces élus veulent agir pour une pratique démocratique renforcée afin d'en améliorer l'acceptation sociale. Tel n'est pas l'avis de la ministre militante Pompili qui préfère largement la démocratie encadrée.
Comme à son habitude, la ministre, dans un long plaidoyer pro-éolien (voir extrait vidéo ci-après), s'est bien gardé de s'appliquer à elle même ce quelle reproche à d'autres : « on ne peut pas débattre sérieusement d'un sujet en se fondant sur des faits qui sont inexacts ou sur des sentiments ». Comme par exemple dans ses déclarations :
- l'enlèvement de l'ensemble du socle des éoliennes (1)
- l'affirmation au doigt mouillé que seuls 20% du territoire peuvent recevoir des éoliennes
- le bienfait de l'éolien (ou du photovoltaïque) participatif qui consiste pour une minorité à tirer des revenus grâce aux nuisances d'un dispositif industriel soutenu artificiellement par l'État (2)
- Le coût des EnR soit disant le même que celui du nucléaire historique, alors qu'elles coûtent entre 2 et 7 fois plus cher à EDF
- L'affirmation selon laquelle le solaire est bon marché : la ministre doit ignorer qu'EDF a obligation de le racheter 278,20 € le MWh par EDF en 2021 !
- Le soit disant impératif d'une évolution du mix électrique (3)
- etc, etc ...
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En fait par la voix de sa ministre, ce gouvernement a fait le choix d'imposer par en haut sa stratégie en matière de production électrique (qui rappelons-le encore une fois est décarbonée à plus de 90%) et émet 5 fois moins de CO2 que nos voisins allemands avec 5 fois moins d'éoliennes comme s'en attriste Mme Pompili.
Dans la continuité de la PPE, du SRADDET, des Contrats de Relance et de Transition Écologique que les communautés de communes ont obligation de signer, la ministre indique clairement qu'il s'agit d'imposer aux maires un remake des Zones de Développement Éolien annulées par la loi en 2013, comme les Schémas Régionaux Éoliens retoqués par les tribunaux pour insuffisance d'études environnementales.
Un article intitulé « 2020 l'âme des EnR » paru dans la revue de la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies décrit parfaitement tous les avantages que vont tirer les entreprises du secteur en bénéficiant de cette politique coercitive mise en place pour mettre au pas toutes nos collectivités locales.
On comprend donc qu'il n'est pas question dans la macronie d'accorder un droit de veto aux maires à qui il viendrait l'idée de vouloir défendre leur environnement et la biodiversité de leur territoire ou la qualité de vie de leurs concitoyens ! L'esprit de concertation de la ministre ne va pas jusqu'à leur accorder le pouvoir de dire non ...
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manifestation d'élus dans la Vienne - Lire l'article |
(1) contrairement à ce que dit la ministre, le socle composé de 1 000 à 1 500 tonnes de béton et d'acier n'a pas à être totalement enlevé : l'article 20 de l'arrêté du 22 juin 2020, modifiant l'arrêté du 26 août 2011 attaqué en justice par la Fédération Environnement Durable, fait ce superbe cadeau aux promoteurs : « Les opérations de démantèlement et de remise en état comprennent les opérations suivantes (...) : L'excavation de la totalité des fondations, jusqu'à la base de leur semelle, à l'exception des éventuels pieux. Par dérogation, la partie inférieure des fondations peut être maintenue dans le sol sur la base d'une étude adressée au préfet démontrant que le bilan environnemental du décaissement total est défavorable, sans que la profondeur excavée ne puisse être inférieure à 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d'urbanisme opposable et 1 m dans les autres cas. Les fondations excavées sont remplacées par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l'installation » ; Quant à la garantie financière que doit consigner l'opérateur éolien, elle reste ridiculement faible (de l'ordre de 50 000 € à 60 000 €) par aérogénérateur alors que son coût réél est de 4 à 6 fois plus élevé : Les communes ou propriétaires privés qui accueillent des éoliennes industrielles sur leur sol seraient donc bien inspirés de provisionner plusieurs centaines de milliers d'euros pour se débarrasser des ruines après une quinzaine d'années d'exploitation, ou alors de s'enorgueillir des vestiges dignes de la ligne Maginot ou du mur de l'atlantique au sommet de leurs collines !
(2) Les dividendes « mieux que le livret A » comme dit la ministre, reversés aux particuliers et collectivités actionnaires sont dérisoires par rapport aux bénéfices gigantesques engrangées par ces multinationales et ne sont rendus possibles que grâce à une obligation de rachat par EDF des MWh produits entre 2 fois le prix moyen du marché pour l'éolien et 7 fois pour le photovoltaïque (cf annexe 1 page 5 du 15 juillet 2020 : Charges de service public de l’énergie prévisionnelles au titre de l’année 2021 publié par la Commission de Régulation de l’Énergie)
(3) Par pur dogmatisme idéologique, cette ministre, comme ses prédécesseurs, tente de tuer sciemment une filière industrielle française d'excellence comme le nucléaire, sans même chercher à l'améliorer, pour se mettre dès aujourd'hui sous la coupe des industriels éoliens allemands, danois, chinois ou espagnols … et demain dépendants du gaz russe pour venir en aide à notre éolien intermittent : 1 réacteur de 900 MW fermé, c'est 1 000 éoliennes à implanter et des centrales au gaz dîtes de cogénération à construire, comme à Landivisiau !
Dernière mise à jour : Madame Pompili s'étant farouchement opposé à la proposition des sénateurs, le droit de véto des maires a finalement été repoussé par les assemblées.
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