30 août : un rassemblement réussi pour fêter la victoire contre les éoliennes Boralex

On se l'était promis : on fêterait cet été la victoire contre le projet éolien de Boralex sur la montagne d'Aureille.

C'est chose faîte. Sous un ciel plutôt clément, adhérent(e)s et sympathisant(e)s se sont retrouvés au beau milieu d'un champ, à La Haute-Beaume, pour un rassemblement convivial, et festif avec le groupe DéciBabel qui a régalé l'assistance de deux heures d'une prestation musicale de très haut niveau.

le groupe DéciBabel - photo Corinne Rapezant

 Des réunions, des rassemblements, des pique-niques l'association Haut Buëch Nature en a fait beaucoup en 13 ans de lutte. Mais celui-ci avait un goût différent : celui du bon sens citoyen contre l'impérialisme d'une multinationale venue saccager notre environnement; bien aidée, il est vrai par quelques élus locaux.

Comme l'a souligné le président de l'association, Jean-Philippe Salley, rien n'aurait été possible sans la générosité des adhérents et sympathisants donateurs qu'il a remerciés vivement. 

En effet comment arriver à lever les fonds suffisants pour faire face aux frais de justice, pour une association comme la nôtre, ne bénéficiant d'aucune subvention, sans cette mobilisation citoyenne ? 

Remercions également le Vautour Moine et le Gypaète Barbu qui, par leur présence ont justifié l'arrêté  d'interdiction du projet Boralex par la préfète des Hautes-Alpes le 3 octobre 2018 confirmé devant la Cour Administrative d'Appel de Marseille le 10 juin 2022 et définitivement consacré par le Conseil d'État.

Nous avons gagné une bataille, mais certainement pas la guerre contre les énergies renouvelables intermittentes invasives que, de Bruxelles en passant par Paris, et même quelques lilliputiennes mairies on tenté de nous imposer. 

Dans cette période de grande instabilité politique, nous sommes spectateurs des luttes d'intérêts que livrent les lobbys professionnels, des ministres et quelques partis politiques pour faire aboutir la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie n°3 (voir notre article du 2 juillet dernier).

Si le risque éolien semble actuellement provisoirement écarté (1) dans les Hautes-Alpes, les projets photovoltaïques au sol en milieu naturel, projets de plus en plus nombreux (2), font peser une triple menace sur nos territoires ruraux et de montagne :

• A la fois par les "ZADER", ces zones d'accélération du développement des EnR que nos communes ont décidé "d'offrir" au promoteurs d'énergies soi-disant vertes,
• Par la montée de l'AGRIVOLTAÏSME permettant aux agriculteurs de percevoir de confortables revenus en contrepartie de l'installation de panneaux solaires sur 40% de leurs exploitations pendant 40 ans,
• Par la proposition de la CHAMBRE D'AGRICULTURE, en attendant l'arrêté préfectoral, d'utiliser des parcelles dites incultes ou non exploitées aux fins d'y installer du photovoltaïque au sol (plus de 10 000 hectares) 

Une partie de l'assemblée - photo Corinne Rapezant

Haut Buëch Nature continuera donc à se mobiliser pour empêcher l'artificialisation de nos territoires, artificialisation très souvent acceptée par les communes, non pas par patriotisme énergétique, mais uniquement pour quelques profits financiers qu'elles comptent en tirer. 

(1) Pour rappel : les prises de position contre l'éolien industriel du Président du département, et, récemment de la Députée de la 1ère circonscription 

(2) Voir à ce sujet l'intervention d'Hannah de Swarte concernant le projet photovoltaïque de Valorem dans la forêt des Sérigons à La Roche des Arnauds et la position de Haut Buëch Nature sur le projet d'Oze.