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vendredi 30 décembre 2022

Débridage des éoliennes : le petit cadeau de fin d'année fait aux promoteurs ?

Décidément il était dit que l'année 2022 ne pourrait s'achever sans un dernier petit cadeau de la macronie aux promoteurs éoliens !

Nous qui pensions souffler un peu en fin d'année en prévision de la grande bataille contre la loi sur l'accélération des Énergies Renouvelables examinée en commission mixte paritaire sénat/assemblée nationale, en janvier (voir nos articles précédents des 7 novembre et 6 décembre), c'était sans compter sur l'opiniâtreté de nos "gouvernants" à continuer à imposer de mauvaises solutions aux vrais problèmes qu'ils ont eux-même créés. Comme par exemple la fermeture de 1 800 MW de production électrique à Fessenheim : Merci au tandem Macron-Borne !

Sous prétexte d'urgence énergétique, de guerre en Ukraine, de météorologie hivernale la circulaire aux préfets du 16/09/2022, en plus de l'organisation des délestages et des pénuries de gaz et d'électricité demandait déjà aux préfets "d'examiner en lien avec les exploitants concernés, les moyens d'optimiser la production électrique éolienne en allégeant les dispositions de bridage en période hivernale ..."

Rappelons qu'en "bridant" la vitesse de rotation des pales, Il s'agit de limiter les nuisances sonores imposées aux riverains proches et accessoirement la mortalité de l'avifaune (en accompagnement d'un dispositif de détection et d'arrêt). C'est souvent une condition d'autorisation de ces aérogénérateurs par les préfectures.

Si la version du débridage servie aux préfets était plutôt en mode "soft" puisqu'il y était recommandé d' "être au plus près des enjeux environnementaux (...) en veillant à limiter les impacts sur la bio diversité et les riverains " cette fois-ci, nos ministres de la transition énergétique et/ou de l'écologie ne s’embarrassent plus de précautions  dans le projet d'arrêté :

Il s'agit d'autoriser une augmentation de 10 dB de l'émergence acceptée jusque-là (35 dB déjà en mode dérogatoire pour les éoliennes alors que le code de la santé fixe un seuil à 30 dB) de 7h à 20h30. Ceci correspond à autoriser un triplement du volume sonore de chaque éolienne !

Mais ce n'est pas tout : cette mesure temporaire jusqu'au 31 janvier (qui ne satisfait pas les lobbys éoliens SER et FEE qui demandent une dérogation de jour comme de nuit jusqu'au 31 mars) devrait être renforcée par une autre, comme il est indiqué dans la consultation publique qui vient de s'achever (1) : 

"D’autres débridages sont également prévus pour les parcs bénéficiant d’un contrat de complément de rémunération au titre de l’arrêté du 6 mai 2017 fixant les conditions du complément de rémunération de l’électricité produite par les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent, de 6 aérogénérateurs au maximum. Ces parcs pourront produire au-delà de la limite de 3MW par installation fixée par cet arrêté."

La Commission européenne qui devait être consultée car il s'agit ni plus ni moins que d'augmenter la prime payée par l'État aux producteurs éoliens -à travers leur mécanisme de rémunération - a, illico presto donné son autorisation jusqu'au 31 décembre 2023. (voir article EURACTIV du 22-12-2022) : 

En fait, ces débridages d'éoliennes ne généreraient qu'une production électrique négligeable estimée entre 0,3% et 0,5% de la production annuelle totale (2) , encore plus d'insupportables nuisances sonores pour les riverains, comme à Echauffour, mais surtout un bon petit pactole en plus pour les multinationales du vent vus les prix astronomiques du MWh sur le marché européen (3) 

La météo et le nucléaire au secours de la France

Comme le souligne la dernière réactualisation des perspectives pour le système électrique de décembre 2022 publié par RTE, les risques de pénurie d'électricité s'éloignent et "on pourrait finalement passer l'hiver sans coupures ou délestages" se plait à dire le magazine Transitions & Énergies tout en constatant l'aspect très "politique" des études et hypothèses du transporteur d'électricité. 

Rien d'étonnant à cela, Xavier Piechaczyk, le successeur de François Brottes à la présidence du directoire de RTE fut le conseiller de François Hollande dans sa politique de diminution du nucléaire à 50%. Sa directrice adjointe de cabinet n'est autre que Pauline Le Bertre, ex porte-parole de France Énergie Éolienne. 

production au moment du pic de consommation de 19h00

Le redémarrage progressif des centrales nucléaires (41 778 MWh le 15/12/2022, 68,1% de la consommation le 24 décembre), concomitamment à des températures clémentes, ont permis d'éviter les coupures et même de redevenir exportateur d'électricité décarbonée en fin de mois. C'est quand-même mieux pour la planète que d'importer de l'électricité au charbon d'Allemagne !

Naturellement au moment du pic de consommation de 19h00 le photovoltaïque est aux abonnés absents et les énergies fossiles pilotables (Gaz, Fuel, Charbon) ont dû compenser.

D'autant que l'éolien, en raison de la faiblesse des vents s'est souvent fait porter pâle ! On peut voir dans le graphique ci-dessous la corrélation évidente entre le manque de vent et la production électrique éolienne intermittente. D'ailleurs l'institut européen Copernicus note à ce sujet la tendance déficitaire des ressources en vent en Europe.

Ceci dément également le faux argument du foisonnement ("il y a toujours du vent quelque part") servant de prétexte aux promoteurs éoliens pour installer leurs éoliennes partout en France. Dans le graphique ci-dessous nous avons relevé la vitesse moyenne des vents dans les 4 régions de France les plus envahies par l'éolien. On peut constater que le régime des vents est sensiblement le même partout.

on le voit donc, le débridage des éoliennes proposé par les ministres de Mme Borne ne résous en rien une éventuelle pénurie d'électricité : Les avantages de surplus de production très incertains (du fait de l'intermittence et des déficits de vents) comparés aux nouvelles nuisances infligées aux populations rurales devrait faire reculer n'importe quel gouvernement soucieux des règles de droit et faisant passer le bien être de ses concitoyens avant le profit de quelques multinationales du vent.

D'ores et déjà la Fédération Environnement Durable a alerté les présidents des groupes parlementaires de l'Assemblée Nationale et du Sénat.  

En 2023, la lutte continue !

(1) 1 980 contributions ont été envoyées sur le site du ministère. Elles sont pratiquement toutes défavorables. On a pu y remarquer l'absence de ces associations subventionnées, pseudos défenseurs de l'environnement et de la biodiversité : leur silence sur le sujet n'a d égal qu'une pale d'éolienne à l'arrêt. Outre l'indignation devant de tels procédés et la souffrance rapportée par nombre de concitoyens déjà exposés aux nuisances des éoliennes, beaucoup de remarques sont faites sur l'absence d'étude d'impact préliminaire, la régression du droit (code de l'environnement), le non-respect de la charte de l'environnement (loi constitutionnelle).Lire aussi l'article de Charlie Hebdo : des étrennes pour les voisins des éoliennes : Le gouvernement veut faire tourner les éoliennes à plein régime, jour et nuit. Sans aucune considération pour les oreilles de ceux qui ont le malheur d'habiter à côté. 

(2) à comparer avec les 2% de la production nationale que représentaient les deux réacteurs en parfait état de Fessenheim. 

(3) Sur la base d'un prix de 180€ le MWh sur le marché européen, le profit supplémentaire pour l'industrie éolienne serait de l'ordre de 336 millions d'euros.


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