Dimanche prochain, les citoyens devront choisir lequel des 12 postulants à la fonction présidentielle ils propulseront au 2nd tour de l'élection.
La Fédération Environnement Durable les a interrogés concernant l'éolien industriel sur plusieurs thèmes :
Philippe Poutou
L'emblématique ex ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort en Gironde se présente pour la 3ème fois à l'élection présidentielle pour le Nouveau Parti Anticapitaliste.
La finalité de son programme consiste à "prendre le contrôle pour une véritable « transition écologique ». Elle implique la planification qui passe par la socialisation de différents secteurs clés, en particulier l’énergie, combinée à une sobriété énergétique".
Son enjeu est d’"engager la sortie du nucléaire et des énergies fossiles, vers une alternative politique que nous nommons écosocialiste." Il milite pour l'arrêt du nucléaire en 10 ans. et le développement des énergies renouvelables (100 % en 2050).
Pour y parvenir la revue "l'anticapitaliste" explique qu'il faudra installer 1 000 éoliennes terrestres par an, environ 200 éoliennes en mer par an, et l'installation de 350 MW par an de photovoltaïque en toiture. Naturellement ce scénario, ignorant les besoins croissants de l'industrie mise sur une décroissance de la consommation de 30% et un apport de 38 TWh d'énergies fossiles (c'est-à-dire la production actuelle selon RTE dans son bilan électrique 2021 !)
Pour l'actuel conseiller municipal de Bordeaux, le nucléaire, en plus d’être un danger mortel, est une énergie coloniale et polluante car il faut des ressources naturelles (l'uranium) qui ne sont pas présentes en Europe et qui poussent au néo-colonialisme.
Lui qui est favorable au développement des énergies renouvelables (100 % en 2050), il est dommage qu'il ne pousse pas le même raisonnement sur l'exploitation abominable en chine des terres rares indispensables aux éoliennes ou aux mines de silice nécessaires aux panneaux photovoltaïques, aux mines de cuivre, de métaux rares en Amérique du sud ou en Afrique. Voir à ce sujet le reportage "la face cachée des énergies vertes" diffusé plusieurs fois sur Public Sénat.
Afin de « renforcer et étendre » les services publics, Philippe Poutou souhaite créer des services publics de l’énergie en nationalisant des grandes entreprises de ces secteurs telles que Veolia, Total, Sanofi, EDF ou Engie.
Le candidat anticapitaliste n'a pas souhaité répondre au questionnaire de la FED
Fabien Roussel
"L’orientation stratégique de la politique de l’énergie sera fondée sur la constitution d’un mix énergétique 100 % public et 100 % décarboné" : c'est ce que déclare le candidat du parti communiste à la mesure 55 de son programme.
Fabien Roussel a intégré dans sa réflexion la hausse importante de la demande en électricité. Il prévoit d'investir "dans les énergies renouvelables (solaire, éolien et surtout dans l’hydraulique, énergie renouvelable pilotable) et dans l’électricité nucléaire avec la construction de six EPR supplémentaires au minimum".
Soucieux de l'indépendance énergétique de la France, il prévoit la reconstitution d'un puissant service public de l’énergie, organisé autour d’EDF et Engie, qui seront renationalisées avec le CEA et Total Énergies qui restera privé. (mesure 56).
Sur le plan économique, le défenseur de "la France des jours heureux" veut une remise à plat des mécanismes tarifaires de l'électricité et du gaz et la TVA ramenée à 5,5% (mesure 58).
Sa politique de protection du domaine maritime consistant dans "le développement d’un tourisme bleu respectueux de la nature et le développement des hydroliennes au large en concertation avec les marins-pêcheurs" ne dit pas si elle s'attaquera à la protection du littoral contre les éoliennes offshore.
Fabien Roussel s'était pourtant prononcé contre le parc éolien offshore de la baie de Saint-Brieuc, mais sa réflexion ne va pas jusqu'à condamner ce mode de production intermittent : "Je ne suis pas contre l'éolien. Je dis juste que là où il y en a déjà beaucoup, ce n'est pas la peine d'en rajouter" avait-il déclaré sur France Bleue Armorique. Il revendique en effet un développement des EnRI sous l'égide du public, après planification et dans le respect des choix politiques et citoyens locaux.
Fabien Roussel a adressé un courrier à la FED pour préciser ses positions.
Éric Zemmour
Dans sa réponse au questionnaire de la FED, le candidat du parti Reconquête! à l'élection présidentielle est clair net et précis sur le sujet éolien : " Je souhaite l'arrêt définitif des éoliennes en cours et futurs" et "Je suis opposé à "l'éolien raisonné" de Macron et Pécresse" a-t-il tenu à écrire de sa main.
Il a d'ailleurs déclaré par ailleurs : " Ces éoliennes sont un mauvais choix énergétique, écologique, un mauvais coup porté à la souveraineté française et qui, en plus, sont laides et gâchent nos paysages. Et même détruisent la flore, la faune et rendent parfois malade certaines personnes qui habitent à côté. Il faut arrêter cette folie des éoliennes "
Eric Zemmour veut interdire tout nouveau projet de construction d’éoliennes sur terre et en mer et rediriger le soutien public aux énergies éoliennes et solaires vers les renouvelables thermiques (géothermie, biomasse, pompes à chaleur) pour réduire nos usages d’énergies fossiles.
Il indique dans son programme vouloir revenir à une politique énergétique rationnelle fondée sur le nucléaire pour permettre à tous les consommateurs français, particuliers et entreprises de bénéficier de la compétitivité du parc nucléaire existant. A cette fin il relancera la filière nucléaire qui "doit demeurer le socle de notre approvisionnement en électricité"
Il souhaite un plan massif d'investissement dans l'isolation des bâtiments, la décarbonation du secteur des transports notamment par le déploiement de la filière hydrogène.
Enfin il préconise de continuer à investir dans les installations hydroélectriques et s'oppose à l'injonction de la commission européenne qui voudrait imposer la privatisation des barrages.
Eric Zemmour a retourné une partie du questionnaire à la FED annoté de sa main.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire