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jeudi 7 avril 2022

Élection présidentielle : la position des candidat(e)s sur l'éolien industriel (suite)

 Dans quelques jours, les citoyens devront choisir lequel des 12 postulants à la fonction présidentielle ils propulseront au 2nd tour de l'élection.

La Fédération Environnement Durable les a interrogés concernant l'éolien industriel sur plusieurs thèmes : 

- la décision d'un moratoire pour stopper immédiatement les nouveaux projets,
- le démantèlement complet des éoliennes (socles inclus) en fin de vie et leur non remplacement,
- différentes mesures (éloignement des habitations, nuisances sonores) pour atténuer l'impact sur la population,
- la suppression des mesures d'exception mises en place par la macronie pour contrarier les recours des associations de défense de l'environnement,
- la suppression des régimes de faveur faits aux promoteurs éoliens (subventions, priorité d'accès au réseau) qui mettent en péril l'opérateur historique EDF,
- le droit de véto des maires contre un projet éolien après consultation citoyenne de la population,
- un vrai ministère de l'énergie indépendant des lobbys du ministère de l'écologie.

Nous continuons donc la publication par ordre alphabétique de leur position et de leurs réponses.
 
Si nous voulons éviter que notre pays ne devienne une poubelle à éoliennes soumis aux profits des multinationales du vent, qu'il perde son indépendance énergétique, émette plus de CO2 à cause des centrales à gaz indispensables à  l'intermittence éolienne, et fasse payer la facture de cette folie pseudo écolo aux citoyens et contribuables français, alors il ne faudra pas se tromper en mettant son bulletin dans l'urne. 
 
 

Emmanuel Macron

  

 
Il n'y a de vérité que l'opportunité du moment et son auréole médiatique. Telle pourrait être résumée la stratégie du président sortant en matière d'énergie.

L'homme qui a fait du "en même temps" sa ligne (brisée) de conduite politique n'a pas failli sur le sujet ô combien essentiel de la production électrique nationale du pays : il a ainsi multiplié au fil des années les annonces contradictoires concernant le mix électrique à (re)construire pour les décennies futures.
 
Dans un premier temps, sans doute propre prisonnier de son otage et faire valoir Nicolas Hulot, Emmanuel Macron avec ses ministres Lecornu, de Rugy, Wargon, Borne puis Pompili a redoublé d'ardeur législative par une multitude de lois, de décrets et d'arrêtés  afin de promouvoir l'éolien industriel, lui faire ruisseler beaucoup d'argent public dans les pales, tout en faisant taire ses opposants. 
 
Sous domination d'Angela Merkel, tout comme ses prédécesseurs Hollande et Sarkozy, il a maintenu le cap du démantèlement progressif du nucléaire français avec l'arrêt du programme Astrid, les projets de démantèlement (Hercule) d'EDF, et en apothéose la fermeture de la centrale de Fessenheim. Il a aussi promulgué la catastrophique Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (voir nos articles des 30 novembre 2018, 13 décembre 2019, et 13 février 2020) dont on peut apprécier, à l'aune de la crise ukrainienne, de l'évidence de la dépendance de l'éolien au gaz russe (bientôt le gaz de schiste américain), et de la prolongation de nos centrales à charbon, sa totale ineptie. 

En fin de quinquennat, tentant toujours de faire passer la récupération de ses dramatiques erreurs (voir notre article du 17 février 2022 et surtout le scandale de la vente d'Alstom à General Electric), pour des avancées courageuses,  le Président Macron a par deux fois fait croire qu'il changeait de cap : dans son discours de Pau du 20 janvier 2020 ou son discours de Papeete du 27 juillet 2021.
 
Mais depuis son discours de Belfort du 10 février 2022, même si le candidat Macron se fait plutôt discret sur le sujet dans son programme électoral, on sait que son objectif est :
 
- la multiplication par 10 des panneaux photovoltaïques et tant pis pour la déforestation
- une véritable muraille de béton et d'acier entourant nos côtes de la manche, de l'atlantique et de la méditerranée : pas moins d'une cinquantaine de sites éoliens soit de 3 000 à 5 000 éoliennes de 250/280 m de haut à quelques kilomètres de nos côtes.
- un quasi doublement des éoliennes terrestres en privilégiant des aérogénérateurs plus hauts (plus de 200 mètres soit l'équivalent d'une tour Montparnasse), plus puissants (plus de 3 MW) donc plus impactant pour les riverains
 
Pour ce faire, le président candidat, européiste convaincu et supporter du "Green Deal" cher à Bruxelles, s'emploiera à  " la levée de toutes les barrières réglementaires" comme veut le faire sa comparse Ursula Von der Leyen dans l'Europe entière ; ce qui nous laisse présager, s'il est réélu,  de belles luttes face aux juridictions d'exception qu'il a mis en place. 
 
Emmanuel Macron n'a pas répondu aux questions de la FED.
 
 

Jean-Luc Mélenchon

 
 
 
Le leader de la France Insoumise est certainement le candidat qui a le plus formalisé sa doctrine en matière d'énergie dans son programme "100% renouvelable sortir des énergies fossiles et du nucléaire".

Il fait siennes les théories de l'ADEME ou certains scénarios de RTE défendant l'idée qu'à l'horizon 2050 les besoins énergétiques de la France pourraient être couverts uniquement par du "renouvelable".

La crédibilité scientifique de ces scénarios est régulièrement mise en cause comme par  le Haut Commissariat au Plan ou des spécialistes de l'énergie comme Jean-Pierre Riou.
 
L'irréalisme de la doctrine de Jean-Luc Mélenchon, est celle de l'association NEGAWATT fortement subventionnée par des fonds publics (dont l'ADEME) et des sociétés privées, dont le but n'est pas tant d'étayer scientifiquement ses propos, mais d’échafauder un projet sociétal basé sur la décroissance et pour cela de diviser par 3 la consommation d'énergie primaire d'ici 2050.
 
Au-delà de la position dogmatique antinucléaire du candidat, une telle réflexion sur les besoins en énergie est contredite par toutes les évaluations prospectives qui démontrent que la réduction drastique des énergies fossiles dans l'industrie et le transport par exemple implique un quasi doublement de la production électrique, ce qui n'est pas soutenable avec un mix 100% renouvelable ! Voir par exemple à ce sujet l'interview de Jean-Baptiste Djebarri, ministre des transports

Ceci entraîne également à des approximations fortement douteuses comme par exemple prétendre (page 14 du programme) que la division par 3 de la consommation d'énergie serait "assurée par des moyens renouvelables multipliés par 3" alors que d'un côté il s'agit de sources d'énergies en continu, pilotables, à très fort rendement (plus de 75 % pour le nucléaire) contre des sources intermittentes à faible facteur de charge (23% pour l'éolien et moitié moins pour le solaire). 

Comme chez les autres candidats, il n'est d'ailleurs pas fait mention des centrales à gaz de cogénération (la Stratégie Nationale Bas Carbone du gouvernement en prévoit une vingtaine - note 110 page 120).

Au final, mis à part la "déprivatisation" du secteur de l'énergie que préconise Monsieur Mélenchon, son projet est aussi dévastateur pour l'environnement et la qualité de vie des habitants que celui de Monsieur Macron :
 
- 18 500 éoliennes terrestres en 2050 (plus du double qu'actuellement) 
- 3 000 éoliennes en mer !
- 144 GW de panneaux photovoltaïques (contre environ 13 GW actuellement) ! 

Jean-Luc Mélenchon n'a pas souhaité répondre à la FED

 

Valérie Pécresse

 
 
 
Dans son programme,  Valérie Pécresse indique ces objectifs en matière de politique énergétique : "atteindre la neutralité carbone, maîtriser la production et le prix de notre électricité,  reprendre en main notre souveraineté, notre destin industriel, remettre de l’ordre dans la politique énergétique de la France et sauver EDF".
 
La candidate de Les Républicains  se déclare favorable à une non limitation à 50% du nucléaire dans le mix électrique, la construction de 6 EPR et la relance du projet ASTRID (réacteur dit de 4ème génération capable d'utiliser des déchets recyclés comme combustible, projet lancé en 2010 par Jacques Chirac)

Dans un courrier qu'elle a adressé à la Fédération Environnement Durable, elle se déclare favorable aux énergies renouvelables comme le solaire et l'éolien.
 
En ce qui concerne l'éolien industriel il est évoqué de manière très imprécise que "les projets non consensuels seront réexaminés sur terre comme sur mer". Ce qui ne veut pas dire qu'ils seront abandonnés même si "les élus locaux pourront fixer dans leurs documents d'urbanisme des zones d'interdiction des éoliennes, des moratoires ou des normes de protection contre les nuisances". En effet le droit de véto des maires a toujours été refusé par le gouvernement Macron et sa ministre Barbara Pompili.
 
Il n'y a aucun chiffrage sur le nombre et la puissance installée tant des éoliennes que du photovoltaïque. 


prochain article : Philippe Poutou, Fabien Roussel, Éric Zemmour


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