C'est un cri d'alerte lancé au président Emmanuel Macron: Nous saurons dans les mois qui viennent si sa prise de position contre le développement de l'éolien terrestre n'était qu'une posture politique, ou si le "jour d'après" qu'il nous promet verra la reprise en main par l'État de notre souveraineté nationale en terme de production électrique et le respect des citoyens ruraux majoritairement opposés à la dégradation des territoires par l'éolien industriel.
Un pas en arrière vient d' être franchi avec la promulgation du décret 2020-456 du 21 avril 2020 qui prévoit a minima le doublement des éoliennes terrestres d'ici 2028 !
Rappelons une nouvelle fois le dogmatisme et l'ineptie de cette mesure qui consiste (sous la pression des lobbys éoliens et par pur électoralisme) à s'attaquer à notre modèle de production électrique - qui ne représente que 25% de l'énergie consommée dans notre pays (l'essentiel étant le pétrole le gaz et le charbon). Cette même production électrique elle-même décarbonée à 95 % ! Autrement dit, on continue à acter le fait de dépenser des milliards d'euros pour "régler" 5% de 25% de notre mix énergétique total : soit 1,25 % du problème alors que tous les efforts devraient être faits sur les transports (terrestre, aérien, maritime), le secteur de la construction, et l'isolation des bâtiments (habitations, bureaux, industries).
Rappelons également que l'éolien, production intermittente s'il en est, ne sert à rien : le bilan électrique 2019 édité par l'organisme officiel Réseau de Transport d'Électricité le confirme : la production réelle, comme tous les ans, est anecdotique (6,3% en 2019 avec 34,1 TWh) et doit être, en volume, totalement exportée à vil prix (la France a exporté 84 TWh en 2019 soit 15% de sa production totale).
Que cache donc cette obsession de la ministre de la transition énergétique de dilapider les deniers de l'État en subventionnant par dizaines de milliards la filière éolienne ? Certainement pas la transition écologique, comme l'indiquait tout de go la députée LREM Meynier-Millefert, ajoutant même "c'est un mensonge".
Non, l'intention est toute autre : sous couvert de transition écologique, il faut faire exploser notre modèle français de production électrique, un des moins pollueur du monde et dépecer l'une des rares entreprises nationales qui nous reste encore : EDF, dépeçage prévu dans le projet Hercule.
La crise sanitaire actuelle qui génère une baisse de la consommation électrique de l'ordre de 15 à 20% et un effondrement du prix de gros du MWh sur le marché européen mettent encore plus en relief le scandale financier et la stratégie à peine masquée (!) de la ministre Borne et les technocrates du gouvernement en charge du dossier.
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Par exemple la semaine du 12 au 18 avril a vu s'évaporer une cinquantaine de millions d'euros au profit des contrebandiers du vent du simple fait de l'application des mécanismes de subventions accordés à l'éolien (en moyenne 91,10 le MWh comme l'indique la Commission de Régulation de l'Énergie) et de la chute des prix de vente en gros de l'électricité en Europe (prix moyen horaires sur la semaine de 10,45 € selon les données RTE) !
A croire qu'au ministère de la transition énergétique on ne sait pas lire ces chiffres pourtant extraits des sites officiels de l'État, ni même analyser la note de France Stratégie du 20 avril, institution d'État rattachée au Premier Ministre, qui pointe "une fragilisation du système alors que l'électricité est devenue un bien essentiel -pour ne pas dire vital- à notre économie ..." !
La presse se fait régulièrement écho de la mise en danger de notre système électrique, comme par exemple le site connaissance des énergies, ou le quotidien les échos.
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C'est le tonneau des danaïdes ! Le gouvernement vide les caisses de l'État en subventionnant sans mesure les multinationales du vent et favorisant grâce à l'ARENH les producteurs privés "alternatifs" et EN MÊME TEMPS l'État va devoir réinjecter de l'argent dans EDF en quasi faillite et dont le cours de la bourse, résultat d'une politique de gribouille des gouvernants successifs, a chuté de 80% en 10 ans !
Les principaux syndicats commencent à prendre conscience de cette situation mortifère, et pas seulement en terme de disparition d'emplois chez l'opérateur historique. Ainsi la CFDT énergie aquitaine titre sur son blog : "le sens du service public de certains producteurs d'électricité de l'éolien ... est d'abord le sens de la recherche de l'argent public". De son côté la CFE CGC s'indigne que "en pleine crise, la concurrence frise l'indécence totale" Quant à la CGT et FO, ils s'opposent au projet Hercule de démantèlement d'EDF.
Le délit de forfaiture ayant été supprimé du code pénal et l'état de guerre déclaré contre le coronavirus n'ayant pas engendré la création du Conseil du même nom, les technocrates et politiciens qui gouvernent peuvent dormir sur leur 2 oreilles. Ce n'est pas évidemment le cas des citoyens derniers de cordée comme cet habitant de Normandie réclamant désespérément auprès de toutes les autorités locales, régionales et ministérielles d'intervenir contre Voltalia, l'exploitant du parc éolien d'Échauffour qui le prive de sommeil.
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