Ce 10 janvier 2023 en fin d'après-midi, à l'assemblée nationale aura lieu le "vote solennel" des 577 députés concernant le projet de loi sur l'accélération de la production des Énergies Renouvelables.
Voir aussi notre article du 6 décembre : Loi sur les énergies renouvelables : l'assemblée nationale résistera-t-elle au vent de l'affairisme vert venu d'Outre-Rhin ?
Après quelques dizaines d'heures de discussion en décembre et plus de 1 300 amendements déposés, le gouvernement et sa ministre Pannier-Runacher va chercher une faible majorité de compromis afin de faire valider son texte.
Quoiqu'il en soit, les textes votés par le Sénat (voir notre article du 7 novembre 2022) et l'Assemblée Nationale étant différents, c'est une commission mixte paritaire des deux assemblées qui va s'emparer du sujet d'ici la fin janvier afin de proposer une version convergente et unique de ces textes. Au final le dernier mot reviendra à la chambre des députés.
D'ici-là, il y a donc la place à toutes les tractations, chantages et compromissions comme sait si bien le faire la classe politique dont, en ce qui concerne ce dossier des énergies renouvelables, on se demande quels intérêts elle défend vraiment :
- ceux de la nation et sa souveraineté électrique pour une réindustrialisation décarbonée du pays, la mission régalienne sous monopole d'État de fournir à tous une électricité fiable, pilotable, décarbonée à coût abordable (voir notre article : Électricité, un secteur stratégique en danger) ?
- ceux de la commission européenne, de sa présidente Ursula Von der Leyen et sa directive REPowerEU qui veut faire du fiasco énergétique allemand (voir la vidéo ci-dessous) le modèle à imposer à toute l'Europe ?
- ceux des industriels privés et notamment les très puissants lobbys éoliens (Syndicat des Énergies Renouvelables, France Énergie Éolienne, Office Franco Allemand pour la Transition Énergétique) dont l'objectif n'est pas de sauver la planète mais d'engranger sans cesse des bénéfices abyssaux ?
- ceux des officines gouvernementales (ADEME, Commission de Régulation de l'Énergie, Réseau de Transport d'Électricité) toutes acquises à la destruction du mix électrique français à base de nucléaire et d'hydraulique au profit d'opérateurs privés marchands de vent et de soleil ... quand il y en a ?
- et "accessoirement" ceux de leurs concitoyens essentiellement ruraux qu'il conviendrait de défendre comme le souligne encore aujourd'hui l'association SOS DANGER ÉOLIEN dans l'Aisne et qui pourrait aboutir à un nouveau scandale d'État, celui du "vent contaminé" après le recensement de plus de 350 cas médicaux dans une cinquantaine de villages impactés massivement par l'éolien industriel...
Mais qui se soucie encore aujourd'hui de l'avenir de nos petites villes et villages ruraux, corps sociétal de notre nation, quand il ne serait plus question que d'en faire des poubelles à éoliennes ou des marigots photovoltaïques par la simple volonté de quelques ministres affairistes ?
Comme l'écrit fort justement l'académicien Jean-Marie Rouart dans un article récent du Figaro : "Il est étonnant qu'aucun grand débat national n'ait précédé un projet qui menace d'avoir autant de conséquences irréversibles sur le monde dans lequel nous vivons? A-t-on mesuré les conséquences humaines, touristiques commerciales, écologiques d'un tel bouleversement? A-t-on réellement calculé les bénéfices d'un saccage de nos paysages dont la nécessité est purement idéologique, voire politique ?"
A l'évidence, ni Emmanuel Macron dont l'inconstance de sa politique énergétique n'a d'égal que sa soumission à l'Allemagne (1), ni ses quelques ministres affairistes (et celles et ceux qui les ont précédé aux mêmes postes dans des gouvernements antérieurs), ni les quelques hauts fonctionnaires vertement idéologisés placés aux postes clés, ne s'en soucient.
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