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samedi 9 juillet 2022

Électricité : un secteur stratégique en danger

La Fédération Environnement Durable (1 700 associations dans toute la France) a envoyé un courrier par mail aux député(e)s de la chambre nouvellement élue ainsi qu'aux sénateurs, afin de les alerter sur la situation dramatique des filières de production électrique, secteur stratégique pour notre pays. 

Compte tenu de l'urgence de la situation, il est demandé aux élu(e)s de la République le vote de 4 mesures :

- un moratoire sur l'éolien industriel dans l'attente d'un véritable bilan technique, économique et environnemental sous le contrôle de l'Assemblée Nationale.

- l'arrêt du dispositif de l'ARENH qui ruine EDF au profit de ses pseudo-concurrents.

- la fin du privilège d'accès prioritaire aux réseaux de distribution pour les producteurs d'énergies renouvelables intermittentes et les coûts abyssaux de reconstruction de ces réseaux que cela engendre.

- la renégociation par la France de son appartenance au marché européen de l'électricité qui depuis 20 ans a provoqué hausse des prix, précarité énergétique, et difficultés pour nos industries.

article prémonitoire du 17/01/2022
du Journal du net
l'impéritie macronienne va-t-elle
condamner les start-ups françaises ?
C'est qu'après deux mois d'encéphalogramme plat du gouvernement pour cause d'élections, l'avenir électrique de la France - sans cesse balloté entre la doxa néo-libérale de l'Europe à laquelle aucun gouvernement n'a eu le courage de résister depuis 30 ans, et les postures écolo-affairistes des producteurs d'électricité intermittente - se fait de plus en plus préoccupant. Les media s'en font quotidiennement l'écho. 

De son côté l'Europe poursuit inexorablement sa course suicidaire à sa réforme énergétique sous les coups de boutoir de la commission présidée par Mme Ursula Von der Leyen largement perméable aux revendications de ses amis verts allemands.

A l'instar de ce que va imposer le gouvernement fédéral allemand à ses collectivités locales, la Commission Européenne va tenter d'imposer aux États membre de l'UE son projet de directive REPowerEU (1) qui veut par exemple :

 - utiliser le prétexte de la guerre en Ukraine pour fixer à 45% l'objectif d'EnR dans le mix électrique en 2030 au lieu de 32% (les promoteurs éoliens sont ravis !)

- simplifier le droit administratif des États (traduction : empêcher toute contestation citoyenne : voir à ce sujet l'article édifiant de Libération) et accélérer l'implantation des éoliennes sur un an en bâclant les autorisations administratives

- créer la notion "d'intérêt public supérieur" qui se substituerait à l'intérêt général défini dans la plupart des droits nationaux

- cartographier les pays afin de définir des zones favorables aux EnR (dito les zones favorables à l'éolien de l'ex ministre Pompili), pays qui se verront imposer en masse éoliennes et panneaux photovoltaïques sans véritable étude d'impact

- autoriser, en toute impunité, aux promoteurs d'énergies intermittentes la mise à mort des espèces protégées : plus besoin de demander des dérogations pour destruction de la biodiversité : nos volatiles ailés menacés ou en voie de disparition n'ont qu'à aller voler ailleurs ! (2)

- faciliter le remplacement des anciennes éoliennes par des monstres de nouvelles générations (230 métres de haut) à quelques centaines de mètres des habitations ou de sites et monuments remarquables

Et quand ce n'est pas l'Europe qui cherche à condamner le modèle électrique français, ce sont les promoteurs éoliens qui tentent "le coup de pied de l'âne" pour achever EDF : Après avoir bénéficié pendant de nombreuses années des tarifs d'obligation d'achat qui leur assuraient des rentes financières inouïes (3) , voilà maintenant que, voulant profiter de la flambée des prix sur le marché européen, les lobbys éoliens, toujours à l'affut des effets d'aubaine, tentent désormais (4) de tordre le bras du nouveau gouvernement. Le SER et la FEE (5) mettent donc la pression sur la ministre Pannier-Runacher pour vendre en direct leur production 4 à 5 fois le prix garanti et ainsi accumuler les profits en ruinant un peu plus l'État Français ! C'est ce que confirme le site la lettre A, le quotidien de l'influence et des pouvoirs : "Le dispositif leur permettrait de céder le mégatwattheure (MWh) à plus de 350 € actuellement soit plus de quatre fois le prix d'achat concédé par l'État."

Dans ce contexte, que vont faire les nouveaux dirigeants face aux exigences européennes et aux coups de force tentés par les lobbys éoliens ? Les derniers interview de la ministre de la transition énergétique annonçant un nouveau train de lois d'exception déjà concocté par l'ex premier ministre Castex à la demande d'Emmanuel Macron pour favoriser l'éolien, n'annoncent rien de bon.

 
La ministre Pannier-Runacher sur France Info le 05-07-2022

L'entrée du nucléaire dans la taxonomie européenne (6) et l'amère pilule allemande que les négociateurs français ont dû avaler en contrepartie, faisant entrer le gaz (40 fois plus polluant que l'énergie nucléaire)  dans ce même système de financement, n'est qu'une victoire à la Pyrrhus.

L'annonce de la nationalisation d'EDF par la première ministre et la succession accélérée de son PDG qui comme le déclare le ministre de l'économie devra avoir "le sens du compromis", apparaissent pour beaucoup d'observateurs comme des mesures en trompe-l’œil destinées à "nationaliser les pertes"devenues insoutenables de l'opérateur national , tout en remettant sur le tapis d'une autre manière les projets de démantèlement en privatisant les secteurs rentables. C'est d'ailleurs ce que craignent les syndicats.

C'est que les gouvernements français n'ont jamais brillé pour défendre notre modèle électrique et il ne faut guère se faire d'illusion sur la volonté d'Emmanuel Macron et son gouvernement improbable de résister aux chants des sirènes néolibérales de l' Europe même déguisée sous ses verts oripeaux.

Et pendant ce temps, La France, comme partout en Europe, s'apprête à ré-ouvrir ses centrales à Charbon comme à Saint-Avold ... après avoir fermé la centrale nucléaire de Fessenheim ...

Oui, comme le préconise Michel Faure, ingénieur des mines et spécialiste des questions énergétiques, sur le site du Think Tank Énergies et Vérités, "PRODUCTION ET DISTRIBUTION DE L'ÉLECTRICITÉ DOIVENT REVENIR DANS LE GIRON RÉGALIEN" ... et il y a urgence 

 

(1)  Nous appelons les vrais écolos, défenseurs de l'environnement, de la biodiversité, de la démocratie et du respect des valeurs de la citoyenneté à participer à la consultation publique sur le site de la communauté européenne afin de donner un avis défavorable au projet REPowerEU. Lire l'appel de la FED et le mode d'emploi de la consultation.

(2) Encore une mauvaise nouvelle pour nos amis à plumes : la nomination à la direction de la Ligue de Protection des Oiseaux de l'ex député écolo pro-éolien, un temps rallié à Emmanuel Macron, Matthieu Orphelin. Comme l'écrit l'hebdomadaire Valeurs Actuelles : comment "défendre les oiseaux et ... les éoliennes qui les tuent !"

(3) Revoir par exemple le document "comment l'éolien industriel dilapide les finances publiques" dans notre article du 1er juin 2021

(4) Voir le communiqué de la FED du 13/04/2022 : "Décidément le culot des promoteurs de l'éolien ne connait pas de limites". Il faut expliquer que dans un premier temps, grands "saigneurs", les promoteurs éoliens, pensant sans doute que la flambée des prix de l'électricité ne serait que passagère, se drapaient d'un discours de vertu, annonçant que l'État, du fait des mécanismes d'achat obligatoire à prix convenus, allait pouvoir récupérer quelques milliards d'euros sur la vente des MWh éoliens... Mais devant les perspectives de durée de la crise et flairant l'opportunité de nouveaux profits colossaux, ils se sont vite ravisés.

 (5) Le Syndicat des Énergies Renouvelables et la France Énergie Éolienne ont infiltré depuis longtemps toutes les sphères décisionnaires de l'énergie de l'État.

(6) La Taxonomie est un outil que cherche à mettre en place l'union européenne pour financer les énergies non carbonées. Le 6 juillet le parlement européen a rejeté à une courte majorité, et au grand dam des partis verts, la motion de la commission européenne refusant l'inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte.Selon l'Usine Nouvelle Le vote doit encore passer l'obstacle du conseil européen le 11 juillet avant de s'appliquer à effet du 1er janvier 2023. Voir aussi les articles dans Ouest France et dans Marianne.

dernière modification : 11/07/2022 à 9h40

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