Pages

jeudi 17 février 2022

Discours d'E. Macron à Belfort sur l'énergie : Toujours plus d'éoliennes, de photovoltaïque et en même temps ...

Le 10 février 2022, le président candidat Emmanuel Macron a exposé sa stratégie énergétique pour la nation à l'horizon 2050 ; là-même où le ministre de l'économie Emmanuel Macron, futur candidat à l'élection présidentielle de 2017, avait justifié la vente de la branche énergie d'Alstom à l'américain General Electric, vente qui fait l'objet d'une commission d'enquête parlementaire. (1).

E Macron chez Alstom le 28-05-2015
Comme nous le supposions (voir notre article du 31/07/2021) Monsieur Macron a bien été obligé de prendre le problème à bras le corps après 5 années de tergiversations sur le sujet, tellement l'héritage de 30 ans d'incurie de ces prédécesseurs en matière de politique énergétique provoque aujourd'hui une crise sans précédent de notre production électrique : raréfaction de l'offre alors que la demande va doubler dans les prochaines décennies, hausse colossale et durable des prix du Kwh du fait de notre soumission à l'Europe, perte de notre souveraineté énergétique affaiblissant notre indépendance nationale.

Fidèle à sa politique du « en même temps » qui rend peu compréhensible certains de ses choix stratégiques, Emmanuel Macron s'est « inspiré » d'un des scénarios de Réseau de Transport d'Électricité pour déterminer notre futur mix électrique.

Pourquoi s'adresser à RTE qui fait ses choux gras de l'extension des réseaux (2) grâce à l'éolien et au photovoltaïque ? Parce qu'il prévoit de ne conserver que 50% d'électricité nucléaire décarbonée et de couvrir le pays d'éoliennes géantes sur terre et en mer et du photovoltaïque partout, même en zones naturelles ?

Pourquoi ne pas avoir confié cette mission au Haut Commissariat au Plan dont la fonction est justement d'éclairer et de piloter les choix stratégiques de la nation ?

Dans notre malheur, on peut penser avoir échappé au pire des scénarios catastrophes de l'ADEME et même de Météo France dont les têtes pensantes écolos qui les gouvernent imaginaient 100% d'électricité renouvelable en 2050 !

Qu'est-ce qui attend donc les citoyens français -et en premier lieu les habitants ruraux- pour les années à venir ?


- une véritable muraille de béton et d'acier entourant nos côtes de la manche, de l'atlantique et de la méditerranée : pas moins d'une cinquantaine de sites éoliens cumulant au total 40 000 MW, soit avec les nouvelles éoliennes de 8MW, 5 000 mâts de 250/280 m de haut à quelques kilomètres de nos côtes.

- un quasi doublement des éoliennes terrestres en privilégiant des aérogénérateurs plus hauts (plus de 200 mètres soit l'équivalent d'une tour Montparnasse), plus puissants (plus de 3 MW) donc plus impactant pour les riverains. Seule concession macronienne : le rythme d'implantation sera ralenti (3). C'est ce qu'on pourrait appeler l'alibi « Stéphane Bern », opposant total aux éoliennes … mais que l'on ne s'y trompe pas la foudre jupitérienne continuera de frapper en prédisant « la levée de toutes les barrières réglementaires à partir du moment où les projets sont acceptés localement. C'est donc ce que nous ferons ».

L'avertissement est clair et partout les luttes contre les prédateurs éoliens s'annoncent toujours aussi rudes à moins que les référendum locaux soient enfin reconnus ainsi que le droit de véto des élus locaux, droit toujours refusé par Madame Pompili.

La politique de gribouille en matière d'énergie électrique va-t-elle cesser ?


La Chaîne Parlementaire 12 février 2022
 
Comme le souligne le communiqué de presse de la Fédération Environnement Durable, Monsieur Macron reste au service des industriels de l'éolien et le beau discours de Belfort, restera comme celui de Pau ou de Papeete, un exercice de style destiné à donner des gages à l'Allemagne et à la Commission Européenne, sans doute en contre partie de l'entrée du nucléaire dans la taxonomie « verte » européenne. (4)

Ainsi, derrière les mâts des éoliennes que Boralex veut construire sur la montagne d'Aureille, se cachent des projets de milliers d'aérogénérateurs géants au nom d'une stratégie énergétique nationale fantasque et d'une politique européenne de plus en plus coercitive à l'égard de ses états membres. Et avec toutes les conséquences prévisibles sur notre économie, le pouvoir d'achat des ménages, l'environnement, la vie au quotidien des habitants ruraux.

Ne serait-il pas urgent de reconsidérer le rôle régalien de l'État dans la production et la distribution de l'électricité en France, notamment en mettant fin à la fausse concurrence faite à EDF par des fournisseurs dits "alternatifs" dont la grande majorité ne produit pas un seul KWh de l'électricité qu'elle vend, et qui tue à petit feu le distributeur national historique? Des associations de consommateurs et les syndicats d'EDF le réclament.

Ne faudrait-il pas revoir de fond en comble le marché unique européen de l'électricité comme le préconisait encore en septembre 2021 le ministre de l'économie Bruno Lemaire ? Mais ça c'était avant que la machine infernale des prix européens ne s'emballe et que, par crainte d'une explosion sociale, le même ministre charge encore un peu plus EDF en l'obligeant de vendre encore plus d'électricité nucléaire à ses pseudos concurrents à 47 € le MWh et à se fournir du manque sur le marché européen 6 fois plus cher !





En effet la libéralisation du marché européen de l'électricité depuis 2007 s'avère catastrophique et néfaste pour le consommateur français qu'il soit particulier ou industriel sauf bien entendu pour ces faux concurrents d'EDF ou ces producteurs d'Énergies Renouvelables Intermittentes gavés par les subventions d'État et maintenant par la hausse vertigineuse du prix de gros de l'électricité qu'ils ont contribué à faire flamber. Lire à ce sujet l'enquête très documentée du CÉRÉMÉ : Où va l'argent de l'éolien en France?

Ne conviendrait-il pas de rétablir au plus vite une vraie gouvernance de l'électricité en France au profit de ses citoyens et de leur industrie nationale (5) en fusionnant à nouveau toutes les composantes de la production et de la distribution électrique au sein d'EDF, n'en déplaise à la commission européenne ?

A quand un vrai ministère de l'énergie en lien avec celui de l'industrie qui ne soit plus sous la coupe d'un(e) ministre militant(e) écolo sous influence des lobbys et affairistes verts ?

A l'orée des élections présidentielles puis des législatives la Fédération Environnement Durable (forte de ses 1 700 associations dans tous les départements) a entrepris d'interroger les candidat(e)s sur leur engagement en matière énergétique et électrique. Les résultats seront publiés au fur et à mesure de la campagne.

1) La vente de ce fleuron industriel français qui avait créé de vives oppositions dans le gouvernement Hollande provoqua le licenciement de la quasi totalité du personnel et de l'encadrement sauf un : Jerôme Pécresse l'actuel dirigeant de GE Renawable Energy spécialisé dans l'éolien. Aujourd'hui, la vision présidentielle ayant oportunèment changé, EDF devra s'endetter encore plus pour racheter aux américains - le double du prix de cession d'il y a 7 ans - le secteur des turbines Arabelle afin de fournir les futurs réacteurs à construire. Voir le sujet de Tatiana Ventôse sur Youtube.

2) Dans une interview du 07/07/2021 à LCI, Jean-François Carenco, président de la Commission de Régulation de l'Énergie estimait à plusieurs milliards d'euros les investissements nécessaires pour mettre à niveau le Réseau de Transport d'Électricité du fait du passage de 250 points d'injection sur le réseau (grandes centrales électriques) à plusieurs millions en raison du développement des énergies renouvelables intermittentes (solaire et éoliennes) diffus dans les territoires.

3) Cette décision est d'autant plus absurde qu'en laissant la centrale de Fessenheim en service encore quelques années (Edf précise que la durée de vie des centrales peut-être prolongée jusqu'à 60 ans comme cela se passe aux États-Unis et en Suisse par exemple) on aurait économisé l'implantation de plus de 2 000 éoliennes par an. Au lieu de cela Fessenheim a été fermée pour des raisons purement idéologiques et électoralistes et sous la pression des affairistes verts... Tout en créant une pénurie d'électricité décarbonée !

4) La taxonomie est un système de classification que l'Europe veut imposer pour favoriser les investissements dans les énergies dites « vertes ». A la demande de la France le nucléaire, qui est la source de production électrice la moins carbonée devrait en faire partie. En contrepartie, le gaz (qui émet 50 fois plus de GES que le nucléaire) a été admis dans cette liste. Pour contre attaquer, la Commission Européenne, fortement influencée par les lobbys éoliens comme Wind Europe, cherche à mettre en place une nouvelle réglementation pour faciliter l'implantation d'éoliennes partout en Europe.

5) De nombreuses entreprises françaises souffrent de la hausse vertigineuse du prix de l'électricité. Certaines ont dû fermer leur porte pour plusieurs mois, comme l'usine Nyrstar, dans les Hauts de France, dernière fabricante de zinc dans le pays.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire