Énergie électrique : peut-on continuer longtemps à dire des âneries ?

"Quand va-t-on arrêter de prendre 65 millions de Français pour des enfants attardés à qui on peut asséner n'importe quoi ? ... Qu'attendons-nous pour revenir sur un programme suicidaire ?"
Non, cet anathème n'a pas été prononcé par un gilet jaune ou un anti-éolien ! C'est le "coup de gueule" de Loïk Le Floch-Prigent sur le site contrepoint le 16 juin dernier.
Celui qui s'exprime ainsi en écho à la conférence de presse de la ministre de l'écologie Elisabeth Borne a été Président de Rhône-Poulenc, d'Elf-Aquitaine, de Gaz de France et de la SNCF ! Excusez du peu !

La Ministre E Borne et le Président de RTE F Brottes le 11 juin - photo Imago

Il s'agissait pour la ministre, flanquée du président du Directoire de RTE, l'ex député François Brottes (1) de préparer l'opinion à la pénurie électrique qui attend les Français dès cet hiver et pour les années futures.

Comme l'indique la Fédération Environnement Durable dans son communiqué de presse du 15 juin : "cette situation inimaginable est le fruit d'une politique d'abandon de notre industrie de l'électricité dont le fondement nouveau  est de remplacer des sources pilotables de production comme le nucléaire et les centrales thermiques par des sources intermittentes telles le solaire et surtout l'éolien. Et "contrairement à ce que prétend la Ministre, le coronavirus n'a fait que  dévoiler et accélérer cette réalité et n'en est pas la cause." (2)

Pour rassurer la population que le black out n'est pas certain, la ministre qui a commis la PPE (3) ne compte pas sur ses chères éoliennes (qu'elle ne cite même pas dans son communiqué de presse !). Elle espère que la disponibilité du nucléaire qu'elle n'a de cesse de réduire, sera maximisée sur les périodes critiques. Pour le reste il faudra compter sur les arrêts de fourniture d'électricité aux grands industriels (qui seront indemnisés 60 000 € le MW !); interruptions de fourniture d'électricité appelées pudiquement "effacement" !
Et si ça ne suffit pas, les particuliers seront incités à réduire leur consommation. Au besoin les compteurs Linky s'en chargeront ! Voir à ce sujet notre article du 24 décembre 2019 : Éoliennes et Linky, même combat !

Face à cette politique "abracadabrantesque" qui obère gravement notre redressement économique, l'avenir du pays et l'argent du contribuable, on ne peut que s'inquiéter !

D'autant que le président de RTE cité plus haut, qui compte sur un hiver pas trop rigoureux (et espérons pour lui que l'on ne soit pas comme souvent l'hiver en régime anticyclonique, c'est-à-dire sans vent !) envisage quand-même "en dernier recours, si et si seulement si les leviers activés ne suffisaient pas , RTE pourrait avoir recours au délestage."

Bon, restons optimistes : pour éviter le black-out, on pourra sans doute importer à prix fort l'électricité au charbon de nos amis allemands ! (4)

(1) Le député PS pro-éolien et président d'une "commission spéciale", François Brottes, avec son compère Denis Baupin, avait fait voter à l'Assemblée Nationale dans la nuit du 16 avril 2015 un ensemble de dispositions favorables aux promoteurs éoliens dont l'annulation de la distance d'éloignement des éoliennes, fixée à 1 000 mètres des habitations, votée par les sénateurs. Ensuite, il fut nommé quelques jours plus tard président de RTE avec un salaire annuel que la presse de l'époque avait évalué à 300 000 € ! voir nos articles des 19 avril 2015 et 23 avril 2015.

(2) Lire aussi l'article de Thierry Caminel sur le site l'Energeek "Le nucléaire est indispensable dans le monde d'après" et l'article de Michel Gay dans Contrepoints "Fermeture de Fessenheim : un sacrifice paien"

(3) Programmation Pluriannuelle de l'Énergie promulguée en catimini en pleine crise du coronavirus.Voir notre article du 13 février 2020 : PPE 2019-2028 = Plus de Pognon pour l'Éolien ?

(4) Le soi-disant champion de la transition énergétique verte cité en modèle vertueux par tous les écolos quoiqu'il soit un des plus gros émetteur de CO2 en Europe, vient en effet d'inaugurer sa toute nouvelle centrale au charbon de 1 100 MW : Datteln 4