Éoliennes : l'énergie maudite

C'est sous ce titre que le Dauphiné Libéré (édition des Hautes Alpes et des Alpes de Haute Provence) a fait sa "une" du samedi 6 avril.

Il s'agissait pour le quotidien local de rebondir sur les annulations des projets d'installation d'éoliennes industrielles dans le département suite au retrait de la société VALOREM à Saint-Julien en Beauchêne. Voir fac similé de l'article.

L'association HAUT BUËCH NATURE ne peut que se féliciter avec les autres associations de préservation de l'environnement du Buëch et du 04, de ces annulations. Elles seront aux côtés des autorités tant que celles-ci résisteront à l'affairisme des promoteurs éoliens et à la vénalité des élus locaux dont la seule préoccupation est de grappiller quelques ressources financières supplémentaires.

Il est assez amusant en effet de lire sous la plume du journaliste que nos maires seraient "dépités de la situation", martyrs qu'ils seraient de leur engagement environnemental  alors que c'est justement au nom de la préservation de notre environnement que ces projets - qui rappelons-le consistent à défigurer notre territoire du Buëch par une centaine d'éoliennes géantes et envoyer l'électricité sur la Côte d'Azur- ont été retoqués.

Quand on se souvient que BORALEX s'était courageusement abrité derrière la représentante du WWF (voir notre article du 15 décembre 2014) largement subventionné par l'opérateur canadien, pour tenter de vendre à la population son "projet environnemental" de la montagne d'Aureille (6 éoliennes de 150 m), on mesure bien le nombre de zéros que comporte la préoccupation environnementale de nos élus sur le chèque versé par les opérateurs éoliens.

Dans ce contexte, on ne s'étonnera qu'à moitié de la déclaration du maire de Saint Pierre d'Argençon : "la CCBD espère relancer le projet de Saint Julien". Les habitants -et néanmoins électeurs- du Buëch se feront leur opinion de ce qui procède du discours socialo-écolo-macrono compatible ou du simple  affairisme de l'édile pour ramener un peu d'argent à son patron, le président de la Communauté de Communes.

Pour autant nos associations  ne sont pas dupes de la situation actuelle : les opérateurs éoliens , habitués à se revendre les projets entre eux, n'ont que peu d'intérêts actuellement à s'arc-bouter sur les décisions, défavorables pour leurs intérêts, de la préfecture ou de la DREAL : La faiblesse des infrastructures de raccordement au réseau (poste de Veynes), de super transformateur (celui de Trescléoux, n'est semble-t-il pas opérationnel) et l'insuffisance de lignes THT leur laissent le temps d'aller polluer nos compatriotes du Nord, de Normandie, de Bourgogne, du Languedoc Roussillon, etc.

Enfin, n'oublions pas que la macronie en marche sous la férule du secrétaire d'État Lecornu (coordonateur du Grand Débat, tiens, tiens ...), du ministre de l'écologie De Rugy et sa secrétaire d'Etat Emmanuelle Wargon en charge de la transition énergétique (et ex lobbyiste chez Danone) nous ont concocté une Programmation Pluriannuelle de l'Energie qui prévoit le triplement des éoliennes (20 000 éoliennes en France contre environ 7 000 actuellement qui produisent en surplus 4% de notre électricité).

Nous restons donc vigilants et plus déterminés que jamais à préserver nos territoires de l'implantation de ces moulins à vent, inutiles et pollueurs.