Tel un serpent de mer, le dossier de la centrale biomasse de Gardanne réapparait dans l'actualité au gré des décisions judiciaires.
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La centrale de Gardanne photo Révolution Énergétique HL |
Au gré des méandres judiciaires et des décisions des tribunaux souvent contradictoires -tribunal administratif, cour administrative d'appel, cour de cassation, Conseil d'État- mais aussi de quelques conflits sociaux, la centrale de Gardanne n'a crachoté que quelques mégawatts heure entre 2019 et 2021, bien loin de la puissance de 150 mégawatts annoncés par GazelEnergie, le nouveau propriétaire tchèque (voir article du Monde de l'Énergie du 6 juin 2022).
Dans la foulée du Conseil d'État du 27 mars 2023, une nouvelle décision de la cour d'appel de Marseille du 10 novembre 2023 a enjoint le préfet des Bouches du Rhône à régulariser l'autorisation d'exploitation de la centrale après une nouvelle étude d'impact (réalisée en 2024) concernant les effets des prélèvements forestiers et une nouvelle enquête publique. (voir article Actu Environnement du 14 novembre 2023).
Entre temps, GazelEnergie a renégocié son contrat sur 8 ans et obtenu de l'éphémère ministre à l'énergie (du 21/09/24 au 13/12/24), Olga Givernet , une subvention de 800 millions d'euros et un tarif de revente du megawatt heure équivalent à 4 fois le prix du marché ! Moyennant quoi la centrale a redémarré en janvier.
En contrepartie la société du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky doit limiter sa production électrique à 4 000 heures par an (au lieu de 7 500 heures dans le contrat initial) et limiter ses approvisionnements en bois à 450 000 tonnes par an.
Qu'est-ce qui a bien pu inciter cette éphémère ministre à signer un tel contrat qui va "coûter un pognon de dingue dépensé par l'État pour relancer la centrale de Gardanne" comme l'écrit le site Révolution Énergétique dans son article du 4 décembre 2024 alors que :
- il s'agit encore une fois d'un projet escrologique qui n'est en rien vertueux : des rejets de CO2 considérables au niveau de la centrale du fait de la combustion intensive du bois (1) et de l'intermittence du fonctionnement de la centrale.
- un très faible rendement annoncé de 23% (rendement équivalent à l'éolien terrestre !)
- un bilan carbone encore plus mauvais si on considère que la moitié des 450 000 tonnes de bois proviendront du Brésil, d'Espagne ou d'Italie.
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Zone H30 de prélèvement forestier |
communes concernés autour de la centrale, soit des centaines de milliers d'arbres coupés et autant de puits de carbone perdus ! 27 communes des Hautes-Alpes sont incluses dans le périmètre de l'enquête publique dont 18 communes du Buëch !
Nous qui nous opposons aux méfaits de l'éolien et l'artificialisation des sols du fait de l'implantation invasive de panneaux photovoltaïques, nous ne pouvons que condamner l'existence de cette centrale biomasse destructrice d'environnement (2).
Nous demandons à tous les adhérent(e)s et sympathisants de Haut Buëch Nature de répondre défavorablement à l'enquête publique qui se termine le 6 juin. Vous pouvez déposer votre contribution sur le site https://www.registre-numerique.fr/enquete-publique-centrale-de-provence/deposer-son-observation ou la remettre à l'enquêteur public en mairie de Serres le mercredi 28 mai 2025 ou le vendredi 6 juin 2025 comme il est dit dans l'arrêté inter-préfectoral du 9 avril 2025.
Pour votre information vous pouvez consulter le dossier d'enquête public ainsi que le courrier envoyé au Premier Ministre, François Bayrou.
(1) Il est assez amusant de constater que le gouvernement subventionne un industriel étranger qui va brûler des centaines de milliers de tonnes de bois émettant 257 kg CO2 eq / MWh (4 fois la moyenne nationale !) alors "qu'en même temps" il s'apprête à légiférer, sur la pression de la commission européenne, pour interdire le chauffage au bois des habitants de nos campagnes.
(2) Nous estimons que les coupes forestières pour alimenter la centrale de Gardanne sont une main tendue aux opérateurs de parcs photovoltaïques qui n'ont de cesse de vouloir rechercher des hectares à déboiser pour y installer des panneaux solaires au sol.
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Haut Buëch Nature à Tous en Bottes le 10 mai 2025 |
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