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jeudi 17 mars 2022

Bilan de l’éolien 2021 : RTE a bien du mal à cacher l’ineptie de la politique électrique du gouvernement et le fiasco de l’éolien

la politique énergétique de la France aux mains d’un réseau d'affairistes

Fin février dernier, RTE (Réseau de Transport d’Électricité) publiait son « bilan électrique 2021 ».

On pourrait tout d’abord s’étonner, ailleurs qu’en macronie que ce soit l’entreprise chargée du transport de l’électricité, autrement dit celle qui tire les câbles, qui fournisse les bilans officiels de la politique électrique de la France : Un peu comme si on demandait aux sociétés d’autoroute de faire le bilan annuel de la construction automobile !

Mais telle est la gouvernance de notre état stratège en matière d’énergie : ce sont des officines publiques hors contrôle (1) les véritables décideurs de l’avenir énergétique de la France !

Félicitons-nous en premier lieu de ce cocorico lancé par RTE dans son rapport : « En France, les variations de la production d’énergie décarbonée sont principalement liées aux fluctuations de la production nucléaire qui représente en 2021 69% de la production totale d’électricité ». Et oui, c’est notre stratégie d’indépendance énergétique issue des trente glorieuses qui nous permet encore aujourd’hui d’avoir l’électricité la moins carbonée d’Europe : jusqu'à 10 fois moins d’émissions de CO2 que nos voisins allemands accrocs aux éoliennes intermittentes et leurs substituants pilotables : lignite de la Ruhr, charbon de Rhénanie ou de Basse Saxe et gaz russe.
elecricity map le 17-03-2022 à 12 heures

Mais l’élément le plus marquant c’est ce constat sans appel fait par RTE, constat qui a sans doute fendu le cœur de notre ministre de l’écologie : « Des conditions de vent défavorables au cours de l’année 2021 se sont traduites par un recul de la production éolienne de 7 % par rapport à 2020. La croissance du parc au cours de l’année n’a pas suffi à compenser la moindre disponibilité de l’énergie éolienne. » (2)

Nos stratèges verts de l’énergie viendraient-ils de découvrir que les éoliennes fonctionnent avec du vent ? Ce vent intermittent qui ne peut exploiter qu' à peine 1/4 de leur puissance théorique installée : en 2021 le facteur de charge (3) de l’éolien annoncé par RTE était de 22,6 % ! Heureusement en France on n’a pas de pétrole, mais on a l’idée de faire fonctionner des centrales électriques au gaz pour pallier les 3/4 de rendement manquant de l’éolien ! (4).

Passons pour pertes et profits, sauf pour RTE et les producteurs éoliens, les dizaines de milliards d’euros que la folie éolienne va coûter aux contribuables pour reconfigurer le réseau électrique dans les prochaines décennies (5), et les 121 milliards d’euros -et sans doute beaucoup plus- déjà identifiés par  la cour des comptes en 2018 et la commission d’enquête parlementaire « Aubert » en 2019, jetés comme autant de grain à moudre aux promoteurs de moulins à vent.

Les quelques 4 milliards dépensés dans les compteurs linky destinés à gérer les délestages consécutifs aux pénuries futures et que les abonnés vont bientôt rembourser, en sont presque anecdotiques. Ils viendront simplement s’ajouter à la hausse inexorable du KWh d’électricité comme le constate RTE dans son bilan 2021 (6), hausse qui va impacter fortement le pouvoir d’achat des français et résultat d’une politique de gribouille qui a détruit EDF et nous rend asservis à la politique européenne de l’énergie manipulée par l'Allemagne.

Foncer droit dans le mur et accélérer en klaxonnant

On aurait pu imaginer que, forts de ces constats que l’on peut faire à l’échelle européenne, les chefs d’État endimanchés qui se sont réunis sous les ors de Versailles le 10 mars dernier à l’invitation de notre président – candidat, auraient déduit qu’il fallait mettre un vrai coup de frein aux ENR Intermittentes dont le déploiement va de pair avec le déploiement des turbines à gaz et l’augmentation de la dépendance de l’Europe vis-à-vis des énergies fossiles importées.

Hélas, ce fut peine perdue pour ce sommet.

Il n’y a qu’à lire Le point 16 d) du communiqué final « accélérer le développement des énergies renouvelables et la production de leurs composants essentiels, et rationaliser les procédures d'autorisation pour accélérer les projets énergétiques » pour se convaincre de l’accident grave qui nous attend.
décision des 30 dirigeants de l'UE : pendant le massacre de l'Ukraine le business du gaz russe continue

 
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(1) Il s’agit de :

- RTE maintenant dirigé par l’antinucléaire Xavier Piechaczyk, ex conseiller de François Hollande à l’Élysée, assisté de Pauline Le Bertre, l’ancienne déléguée générale de France Énergie Éolienne.

- La CRE ( Commission de Régulation de l’Énergie) dont le président Jean-François Carenco déclarait encore il y a peu qu’il fallait couper l’électricité aux anti-éoliens ! 
Le 15 janvier 2021, la CRE avait fait l'objet d'un référé n°S2020-2201 de la Cour des Comptes au terme d'un contrôle s'ouvrant sur ce constat sans appel :"ce contrôle a révélé des risques liés à la latitude et à la marge d'interprétation laissés à cette autorité administrative indépendante."

- L’ADEME, l’ex Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie jadis cornaquée par Jean-Louis BAL actuel président du Syndicat des Énergies Renouvelables, devenue officiellement "Agence de la Transition Écologique" : ce qui en dit long sur ses véritables préoccupations !

Sans oublier le très officiel lobby éolien franco-allemand, l’OFATE domicilié dans les bureaux mêmes du ministère de l’Écologie.

(2) selon les chiffres publiés par RTE, les 18 783 MW d’éolien installés à la fin 2021 n’ont produit que 36,8 TWh d’électricité (7% de la production nationale) soit 7% de moins que les 39,7 TWh de 2020 alors que la puissance installée n’était que de 17 616 MW.

(3) rapport de rendement entre la puissance installée en MW et l’électricité produite en MWh sur un an. Il est d’à peine 25% pour l’éolien et de plus de 75% pour l’hydraulique et le nucléaire.

(4) La France prévoit la construction d’une vingtaine de centrales à gaz, comme celle de Landivisiau en Bretagne dans sa « stratégie nationale bas carbone » publiée en mars 2020.

(5) déclaration de Jean-François Carenco, président de la CRE sur LCI le 7 juillet 2021.

(6) le prix moyen du MWh sur le marché européen à triplé depuis 2020 et s’établit en 2021 à 109,20 € selon RTE contre 32,2 € en 2020 et 39,5 € avant la crise sanitaire.



A LIRE AUSSI :
 
L'article de Jean-Louis Butré dans Le Figaro : "La France a perdu son indépendance énergétique"
 
L'article de Fabien Bouglé dans Les Échos : "Les éoliennes nous rendent dépendants du gaz russe"

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