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vendredi 29 janvier 2021

Éoliennes d'Échauffour : un arrêt qui fera du bruit !

Cela fait des mois et des mois que les habitants de ce petit village de l'Orne tentent de faire respecter leur droit à vivre normalement ... tout simplement !

Cela passe par la reconnaissance des nuisances sonores du parc éolien installé à quelques centaines de mètres de chez eux. (1)

Grâce à la mobilisation citoyenne des riverains, une pétition nationale et le soutien des fédérations d'associations régionales et nationales, la situation a enfin évolué. Le 22 janvier dernier, la sous-préfète a  pris la décision d'écouter les plaignants, et après des mois de palabres sur la sincérité des études acoustiques réalisées par le promoteur Voltalia, a décidé la suspension de l'activité du parc éolien dans l'attente de nouvelles expertises sous le contrôle du juge administratif.

Au 28 janvier, l'arrêté préfectoral salvateur pour la santé des habitants d'Échauffour n'apparaissait pas encore sur le site de la préfecture de l'Orne.

journal 19/20 FR3 du 26 janvier 2021
 
quelle leçon en tirer ? 

Une hirondelle ne faisant pas le printemps, cette décision préfectorale (si elle est bien actée dans les faits) n'annonce ni le démantèlement futur des éoliennes d'Échauffour ni l'arrêt de l'absurde politique d'implantation d'aérogénérateurs géants dans nos territoires ruraux : les lobbys industriels et financiers ont maintenant infesté la plupart des sphères décisionnelles de l'État jusqu'au plus haut sommet. Par ailleurs, la macronie ayant besoin des voix bobo-écolos pour garder le pouvoir, il faut s'attendre dans les mois qui viennent à une pression coercitive sans précédent pour faire de nos campagnes des poubelles à éoliennes.
Seule une mobilisation citoyenne nombreuse et déterminée permettra d'empêcher le massacre. La décision préfectorale de l'Orne constitue cependant un précédent qui permettra d'agir contre d'autres pollueurs éoliens.
 
Dans le dossier Échauffour, on note que l'acousticien payé par Voltalia est le même que celui de Boralex pour le projet de la montagne d'Aureille. 

Contrairement aux bruits que font courir les renseignements généraux dans les villages du Haut Buëch, le sort du projet éolien de la multinationale canadienne sur la montagne d'Aureille n'est pas scellé : le dossier est toujours en cours d'instruction auprès de la cour administrative d'appel de Marseille.

Si l'impact mortifère du projet sur la biodiversité (destruction d'une trentaine d'espèces protégées) avait conduit les services de Nicolas Hulot, alors ministre de l'écologie, à donner un avis défavorable sur le projet, avis défavorable qui conduisit au rejet d'autorisation par la préfecture de Gap le 3 octobre 2018, l'impact sur les habitants des communes riveraines n'a que très peu filtré.

Ainsi Venatech, l'expert acousticien de Boralex faisait deux remarques inquiétantes dans son rapport, remarques que nos élus se sont bien gardé de divulguer.
 
extraits du volet acoustique de l'étude d'impact
Le cabinet d'études reconnaît de façon certaine un dépassement des seuils réglementaires sur le village de la Haute-Beaume et le hameau de Creyers.
Quant au commentaire de précaution aucun risque de dépassement des seuils réglementaires n’est estimé au niveau des autres zones d’habitations étudiées, on sait parfaitement qu'à ce stade du dossier, il ne s'agit, comme le dit lui même Venatech que d'une estimation. Comme à Échauffour, ce n'est qu'une fois les éoliennes fonctionnant en conditions réelles de vent que l'on peut valablement en mesurer les impacts. D'autant que les emplacements choisis pour les mesures acoustiques (en évitant notamment bien des communes et hameaux en covisibilité) et leur durée le sont à la discrétion du prestataire de Boralex et que les types d'éoliennes qui servent d'étalon dans l'étude, ne seront sans doute pas celles qui seraient finalement installées. Comme on dit, les promesses n'engagent que ceux qui les croient.

La preuve du peu de fiabilité des ces pseudos études qui ne sont souvent que des copiés-collés issus d'archives des promoteurs : Lors de la réunion du 3ème comité de suivi qui s'est tenu le 8 décembre 2014 en mairie de la Beaume (comité de suivi auquel ni les habitants, ni notre association n'étaient conviés), les représentants de Boralex déclaraient que lors de la réception du parc éolien (mise en service), des mesures du niveau d'émissions sonores seront réalisées afin de vérifier que le site respecte la règlementation. En fonction des résultats des mesures seraient prises (bridages des éoliennes lors de certaines périodes par exemple) ! Et Boralex d'annoncer, jugeant sans doute le risque acoustique trop important, qu'ils renonçaient à l'implantation de 3 éoliennes sur les 9 originellement prévues.

... Malheureusement, et on le voit dans le cas d'Échauffour, une fois les éoliennes installées, il est trop tard : le bridage des aérogénérateurs est un leurre, qu'il s'agisse de limiter la mortalité des oiseaux ou les dépassements des seuils acoustiques autorisés ! Il ne reste plus alors aux uns, qu'à se faire déchiqueter en volant trop près des pales, et aux autres, que leurs yeux pour pleurer ... si on peut dire.

(1) Et pourtant tout est fait pour que les promoteurs éoliens puissent, en toute quiétude, troubler la vie des riverains :
- La norme acoustique appliquée dans les études ne considère que les moyennes d'émergences sonores en écrêtant les pics : ce qui fait bondir n'importe quel ingénieur acousticien indépendant.
- La loi déroge au code de la santé publique en autorisant aux éoliennes un seuil maximum du niveau sonore à 35 décibels au lieu des 30 dB légalement fixés.
- Le gouvernement français refuse toujours de reconnaître les symptômes provoqués par les infrasons à l'inverse de nombres d'études scientifiques et de rapports médicaux de par le monde.
- lire aussi l'article du Réveil Normand : "Échauffour est l'archétype du scandale environnemental"
- revoir l'interview de Fabien Bouglé, auteur du livre "Eoliennes la face noire de la transition écologique"sur Sud Radio