L’ex premier ministre du Grenelle de l’environnement aime à rappeler qu’il fut également par le passé ministre de l’environnement. En désaccord avec la Loi de Transition Énergétique de Ségolène Royal, il veut, pour assurer l’indépendance énergétique de la France développer les énergies renouvelables tout en confortant la filière nucléaire. Pour François Fillon, la réorientation du mix énergétique (conscient des problématiques de l’intermittence et du stockage, il ne croit pas à la réduction de la part du nucléaire à 50% à l’horizon 2025 mais a tendance à mettre ses convictions sous le boisseau de la raison électorale), doit se faire dans le cadre d’une économie de marché sans subventions étatiques (tarif d’obligation d’achat) pour les énergies renouvelables et avec la suppression de la CSPE. Son programme Fillon 2017 « environnement et transition énergétique » met l’accent, au titre des énergies renouvelables, sur les énergies thermiques comme le bois énergie, la méthanisation de la biomasse, le solaire thermique. L’éolien se fait très très discret, à part l’allusion à l’éolien offshore et les hydroliennes.
Benoît Hamon
Sans doute par convictions personnelles, mais aussi du fait du ralliement des poids lourds écolos d’EELV, le frondeur de la Hollandie a fait siens les objectifs de 50% d’énergies renouvelables à l’horizon 2025 et 100 % en 2050 (scénario prospectif ADEME). Fervent partisan de l’éolien industriel, il se dit déterminé à « lever les freins règlementaires qui empêchent le développement de l’éolien et du solaire, en particulier, pour ce qui concerne l’éolien, les contraintes militaires (zones de survol, radars …). Il laissera aux préfets de région l’organisation des consultations avec les élus pour avis (Aie ! Son intervention à l’émission politique de David Pujadas le 9 mars 2017, ne laisse guère de doute sur les limites de son désir de consultation des citoyens !). Fervent européen, il veut une politique européenne de l’énergie et convaincre l’Europe, d’investir 1 000 milliards dans la transition écologique. Dans le même temps, il développera les budgets de la recherche sur les réseaux de transport et le stockage de l’énergie, ainsi que des aides pour permettre aux particuliers de s’équiper en matériel de production d’énergie renouvelable.
Nicolas Dupont-Aignan
« Je veux qu’on arrête avec les éoliennes qui sont un massacre environnemental, de nos paysages, qui ont un rendement énergétique très faible, et qui ne sont qu’une pompe à fric pour défiscaliser pour les plus riches de nos concitoyens. » Dans un entretien avec WWF France le 7 avril dernier (rappel : la marque au panda sponsorisée par nos amis BORALEX), Nicolas Dupont-Aignan ne pouvait être plus clair. Très au fait des tares de l’éolien (notamment l’obligation de doublonner la production éolienne avec des centrales de cogénération thermiques polluantes comme en Allemagne), cet ardent défenseur du patrimoine et des paysages souhaite avancer vers un mix énergétique comprenant à la fois des ENR (bois énergie, biogaz et bio-éthane, solaire thermique) et un changement de filière pour l’énergie nucléaire (redéploiement et développement des centrales au Thorium, procédé qui existe depuis les années 50, un combustible 100% civil qui génère des déchets à vie courte). Dans le même temps Nicolas Dupont-Aignan préconise une réappropriation de l’État sur EDF, le refus de la privatisation des barrages hydro-électriques comme le veut Bruxelles et la fin de la taxe CSPE.
Les autres candidat(e)s
A l’ultra gauche, Philippe Poutou est un adepte du 100% ENR à l’horizon 2050, Nathalie Arthaud quant à elle inscrit sa réflexion sur l’écologie dans le cadre de l’appropriation de ce secteur, comme tant d’autre, par le capitalisme. Pour ces deux candidats on ne trouve guère de réflexions ou de propositions sur l’éolien industriel. Jacques Cheminade souhaite un moratoire sur les énergies renouvelables. Défenseur de l’énergie nucléaire, il souhaite que soient développées les nouvelles technologies (Thorium, fusion).François Asselineau n’a pas de stratégie connue en matière de politique énergétique et s’en remet à un référendum sur le sujet.Jean Lassalle indique vouloir sortir du nucléaire et promouvoir les énergies renouvelables (solaire, énergies marines, éolien offshore)
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