contre le saccage des Pays du Buëch par les industriels du vent
SIGNEZ LA PÉTITION EN LIGNE

lundi 30 mai 2016

Les paysages de Lozère sous la pression des éoliennes industrielles constate Le quotidien de l'écologie REPORTERRE

Sur son site internet, le quotidien de l'écologie politique dresse un constat alarmant de l'impact de l'éolien industriel sur le patrimoine touristique et paysager de la Lozère.

En quoi cette prise de position est-elle intéressante : 

D'abord parce qu'il est réjouissant de constater qu'il existe en France une autre mouvance de l'écologie, connectée aux problématiques du développement rural, aux antipodes de la caricature que donnent de l'écologie les écolos bobos des villes, modèle Baupin et Cie, inféodés aux lobbys éoliens et aux privilèges de la république socialiste.

Ensuite parce que le parallèle avec notre département des Hautes-Alpes saute aux yeux : un département à faible densité démographique, sans grands moyens financiers, où la richesse économique se situe dans le tourisme et la préservation des paysages.

Enfin, parce que la Lozère est impactée depuis longtemps par les éoliennes industrielles et que le constat  des écologistes locaux sur le saccage grandissant de leur territoire devrait éveiller les consciences des Hauts-Alpins qui bénéficient d'un territoire encore préservé du saccage des multinationales du vent.

Morceaux choisis de l'article REPORTERRE  :

"En ce mardi ensoleillé du mois de mars, Michel se réjouit de l’avis défavorable qui a conclu, la veille, la seconde enquête publique sur l’extension de Lou Paou avec cinq éoliennes supplémentaires. 418 observations, dont 295 défavorables, ont été déposées. C’est deux fois plus de réactions que pour la première enquête publique qui s’était, elle aussi, terminée par un avis défavorable. Dans son rapport, la commissaire enquêtrice s’interroge : « Pourquoi doit-on insister sur ce projet, alors qu’un cumul de raisons suffisantes peut nous amener à la conclusion que l’agrandissement du parc Lou Paou n’est pas adapté ? » Cet avis n’est que consultatif et la décision sera prise, en bout de course, par le préfet. Mais il constitue un élément de poids dans l’escarcelle des militants.

Car, ici comme ailleurs, l’éolien est à la mode. À peine cinq jours plus tard, et malgré deux enquêtes publiques défavorables, le préfet a donné son feu vert pour l’implantation de cinq éoliennes à Champcate, sur les mêmes communes. Les opposants entendent déposer un recours. Mais la loi de transition énergétique et l’objectif des lois Grenelle de 19.000 mégawatts installés pour l’éolien terrestre en France en 2020 incitent les promoteurs à déployer de plus en plus d’éoliennes."


On n’a pas le droit de sacrifier un paysage unique en France et peut-être en Europe

Sur place, les élus locaux se laissent souvent convaincre, alors qu’une grande majorité de petites communes fait face à des difficultés financières, car les éoliennes sont lucratives : taxes foncières, cotisations des entreprises, imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (Ifer)… Plus les éoliennes sont nombreuses et puissantes, plus ça rapporte.

« Cela revient à se couper un bras pour toucher une rente d’invalidité ! » raille Michel Cogoluègnes, persuadé que la seule motivation des élus « n’est pas le réchauffement climatique, c’est de toucher de l’argent ». Pourtant, les menaces sur l’emploi touristique ne seront probablement pas compensées par la dizaine de postes de maintenance envisagés. Pour les habitants proches des installations pèse aussi la crainte d’une dévaluation de leurs biens.

"Alors, en Lozère, même si la population est partagée, les militants locaux sont convaincus : l’industrie éolienne n’a rien à faire dans ces paysages préservés. « On capitalise sur l’image, l’absence d’industrialisation. Si ce capital est bousillé par quelques maires capables de vendre le bien commun, cela rejaillira sur tout le monde », s’emporte Pascale Debord. Dans une délibération du 21 décembre 2012, le conseil général de la Lozère a d’ailleurs donné « un avis défavorable à tout développement de l’éolien sur le territoire de la Lozère au regard de ses espaces dont la forte identité paysagère et environnementale est incompatible avec ce type d’implantation ». « On n’a pas le droit de sacrifier un paysage unique en France et peut-être en Europe », enrage Catherine McLean, présidente de l’Association des riverains du Bès."

Le sujet cristallise de fortes tensions

« Nous avons le désir de conserver le capital environnemental intact pour les générations futures. Je considère que nous sommes les vrais écologistes », abonde Pascale Debord. Sans compter que « l’intermittence de la production conduit à l’utilisation d’autres formes d’énergie sans bénéfice écologique », comme le note Catherine McLean. D’ailleurs en 2012, le parti EELV, pourtant favorable au développement des énergies renouvelables sur le plan national, a pris position contre l’éolien en Lozère

Le sujet est complexe et il cristallise de fortes tensions : « Des gens ne se parlent plus dans les villages, on en est là », regrette Michel Cogoluègnes, qui note que, pro ou anti, tous les habitants subiront les conséquences de l’implantation des éoliennes. Et selon lui, la situation n’est pas sur le point de s’améliorer car les promoteurs pratiquent la politique du pied dans la porte : les éoliennes installées servent d’argument pour agrandir les zones d’implantation, on parle alors d’« extension » du parc existant. La hantise des militants lozériens, c’est que le scénario aveyronnais se duplique. Dans ce grand département voisin, une centaine d’éoliennes ont été installées et les projets en cours prévoient l’arrivée de 250 aérogénérateurs.


Aucun commentaire: